
À l’occasion de la sortie de son nouvel EP “Dripping” sur son propre label « Morning Crash Records », nous avons pu nous entretenir avec le Rennais, Les Gordon. Ses choix nouveaux, ses références, vous saurez tout de son processus de création… Découvrez l’intégralité de ses propos ci-dessous :
Salut Les Gordon, Tout d’abord, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Hello, moi c’est Marc Mifune aka Les Gordon. Je suis un producteur de musique français plutôt à consonance électronique mais pas que, je marie les sons acoustiques (guitare, piano, violoncelle…) aux sons électroniques.
C’est la question de base de notre site… Quelle est ta définition de la musique électronique ?
La musique électronique, pour moi c’est un mélange subtil de musique organique, acoustique, que l’on vient modifier, triturer. Ma musique électronique repose beaucoup sur la boucle, la loop, à partir de cela je crée de vrais morceaux qui durent plusieurs minutes. La notion de musique électronique à proprement parler est partout de nos jours, que ce soit dans la pop music, même le rock. On part souvent de notre ordinateur pour accumuler des pistes enregistrées, alors de ce principe elle est électronique.
L’interview tombe à pic pour la sortie de ton nouvel EP “Dripping”. Peux-tu nous expliquer ton processus créatif ? Si cet EP a une histoire particulière ?
Mon nouvel EP s’inscrit dans l’histoire même de mon projet LES GORDON. En effet, ayant sorti deux albums en major avec SONY, il était important à ce moment de ma carrière de lancer ma propre structure : Morning Crash Records.. J’ai ce besoin constant de liberté dans le choix des formats que je vais sortir, dans la liberté créative mise en œuvre pour la musique, les clips, l’artwork. Dripping est né de cette nouvelle direction et surtout de nouveaux choix artistiques pour le futur du projet. Mais l’EP est né aussi en plein confinement, il raconte un peu la détresse psychologique qui affecte tout le monde, l’espoir d’un renouveau plus lumineux en tout cas. C’est aussi un message d’espoir que je fais passer à travers mes sonorités aériennes.
Pour présenter Dripping, ton prochain EP, tu nous parles du peintre Jackson Pollock comme référence. C’est important pour toi de lier plusieurs arts pour n’en faire qu’un ?
Il est effectivement important de rappeler de nos jours que l’art s’entremêle de plus en plus avec nos nouvelles technologies, que ce soit l’Art et 3D, de nouvelles installations numériques, choix de support digitaux pour matérialiser une pensée, une émotion. La référence à Jackson Pollock me paraissait évidente, je suis tel un peintre dans son atelier qui chercherait sa couleur, son motif, sa « touche ». Chaque jour, assis devant sa toile, il peint et il peint encore pour trouver le geste précis qui fera sa signature. En studio, j’ai exactement la même sensation de devoir trouver le son qui va caractériser Les Gordon.
Quel est le morceau dont tu es le plus fier dans cet EP ?
Le morceau qui marque le EP est ma collaboration avec la chanteuse Anika. Je suis très fier d’avoir pu collaborer avec elle sur ce morceau. Je te parlais des choix artistiques, le featuring avec elle en est clairement un. J’ai écouté ses musiques à l’époque de son premier album, vers 2010 et je me suis toujours dit que ce serait vraiment cool de pouvoir collaborer avec la nouvelle « NICO ». J’aime beaucoup la façon dont elle chante c’est assez unique et personnel.
Tu expliques aussi dans la présentation de cet EP que tu l’as produit durant cette année confinée. Est-ce important pour toi d’être actif et de préparer les prochains événements ? Est ce que ta façon de créer à changé durant cette période ?
Je suis devenu mon propre patron (rires). Oui, effectivement cela change la donne de devoir s’investir dans toutes les charges liées à la production du nouvel EP. Le confinement nous apprend à être patient et à changer de regard aussi sur le monde qui nous entoure. Avec tous les excès que nous avons produits durant ces dernières années, le COVID nous montre qu’il va falloir changer et radicaliser nos systèmes de production à tous les niveaux car nous arrivons à un point de saturation dans le monde dans tous les aspects de la vie.
Rêvons un peu et parlons concerts… Quel serait le lieu idéal pour jouer “Dripping” à ton public ?
Tout simplement dans ma ville à Rennes, ce serait déjà une très belle victoire. Ne plus penser justement en excès, favoriser le local. Et oui, on espère pouvoir remettre le pied à l’étrier très prochainement comme tous les musiciens !
Il y a quelques mois, tu as sorti ton projet “M.I.F.U.N.E” qui annonçait le lancement de ton label “Morning Crash Records”. La mise en place de ces différents projets est-il nécessaire pour ton épanouissement artistique ?
Tout à fait, le lancement de mon label me permet d’avoir une vision sur le long terme par rapport à mon langage musical. Je souhaite vraiment pouvoir exprimer plusieurs palettes musicales, M I F U N E est une de ces palettes plus ambiantes et orientées expérimentale.
On parlait tout à l’heure de tes références culturelles, qu’est ce que tu écoutes le plus en ce moment ? Si tu as quelques artistes à nous faire découvrir ou tout simplement que tu aimerais mettre en avant ?
J’ai réécouté il n’y a pas longtemps l’album « 100TH Window » de Massive Attack, je l’avais en CD quelques années auparavant et ne l’avais pas écouté depuis. Je me suis repris une claque et une belle démonstration de musique encore très contemporaine, les ambiances sont tout simplement monstrueuses. Sinon côté cinéma, pareil j’avais mis en attente depuis des années le documentaire de Joaquin Phoenix et Casey Affleck « I’m Still Here », j’ai vraiment adoré cette anticipation de doc Prank avec une carrière avorté de l’acteur et sa pseudo reconversion dans le rap. À voir !
Après la sortie de cet EP, quels sont tes projets à venir ?
Je continue de travailler sur de nouveaux projets, pas que les miens c’est ça qui est chouette aussi.
Merci d’avoir répondu à nos questions ! As-tu un dernier message à faire passer ?
Tenez bon encore !
Interview réalisée par Arthur et Valso