© Code: Pandorum

Lors de la dernière édition du Blacklist Festival, nous avons eu l’occasion d’échanger quelques mots avec Code: Pandorum. De sa direction artistique à la présence dubstep en France, en passant par l’univers du Metal… Retrouvez l’intégralité de ses propos ci-dessous :

(english below)

Bonjour, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Je m’appelle Code:Pandorum. Je fais de la musique depuis onze ans, peut-être même plus. Mon genre se décrit le mieux comme le sous-genre le plus lourd du Dubstep, avec un peu de Metal imbriqué dedans. C’est assez sombre, c’est agressif, et c’est probablement quelque chose que vous pourriez aimer seulement si vous aimez le Metal.

C’est la question de base du site : quelle est ta définition de la musique électronique ?

Je vais être un peu critique ici, parce que je pense que la plupart de la musique électronique est juste faite pour les concerts, ce qui peut être une bonne chose, mais aussi une mauvaise. Je vois ma musique comme quelque chose à écouter plutôt que comme de la musique de concert. C’est un peu le problème que j’ai avec la musique électronique la plupart du temps. Elle est faite pour la fête, ce n’est pas vraiment un genre qui dure. C’est pourquoi je pense que ma musique est mieux faite pour le public Metal que pour le public de musique électronique.

Ton masque, les noms des tracks, le merch’… Ta direction artistique est très liée au monde horrifique. En tant qu’artiste musical, est-il important de se construire un personnage avec un univers particulier ?

Il est important d’avoir une vision d’ensemble de ta présence artistique. Avoir simplement quelque chose qui se démarque vraiment dans ta carrière. La partie la plus importante, c‘est de rester fidèle à toi-même. Parce que tout ce que je produis, j’écris, je fais, j’essaie d’y mettre quelque chose de moi. C’est la partie la plus importante en tant que producteur. Dès que tu commences à faire quelque chose uniquement pour plaire aux gens et atteindre un large public pendant longtemps, tu vas commencer à te sentir malheureux parce que l’art est une expression de soi. En essayant de plaire à tout le monde, tu risques de détruire la dimension artistique. 

Tes productions sont complexes et très travaillées. En plus des sonorités Dubstep prédominantes, on peut entendre des notes de musique classique ou encore du Metal. Mélanger ces styles est-il un moyen pour toi de ne pas te lasser avec un seul style ?

Je pense qu’un des plus gros problèmes du Dubstep est que le genre n’a pas vraiment de caractère. Quand tu penses au Dubstep, tu ne penses qu’aux montées et aux drops. Il n’a pas vraiment de son propre. Si tu regardes les gros artistes, ils incorporent d’autres genres musicaux. Prenons PhaseOne, par exemple : il y a des intros Metal, puis un drop Dubstep. Personnellement, je suis toujours influencé par d’autres genres musicaux. J’écoute des musiques de films, ça m’inspire vraiment. J’aime beaucoup ce genre d’éléments classiques, distordus et beaux. J’aime vraiment combiner le beau et le dérangeant, ce n’est pas seulement de la musique agressive, “en plein dans ta face”, comme le Tearout. J’adore le Tearout, ne vous méprenez pas. Mais je veux aussi y mettre quelque chose de plus théâtral.

Quelles sont tes plus grandes influences ? En Dubstep, mais aussi en dehors ? 

En Dubstep, je peux dire que, à l’époque, des gens comme Sadhu, Bratkilla et Mantis m’ont influencé. Mais en ce moment, c’est un peu dur parce que je me suis un peu éloigné du Dubstep quand il s’agit de l’écouter. Mais par exemple, un type comme Nimda m’inspire vraiment. Il est fou ! Il retourne complètement le dancefloor, et j’adore ça. Ce n’est plus vraiment à propos de la musique, c’est plutôt à propos du personnage qu’il a construit, de l’énergie qu’il apporte. Il y a des années, j’ai vu un B2B d’Ivory et Samplifire et c’était l’un des meilleurs sets Dubstep que j’ai jamais vu de ma vie. C’est le genre de trucs qui m’inspirent encore dans le Dubstep, ce n’est plus vraiment la musique.

En Metal, je dirais Buster Odeholm, qui a fondé Humanity’s Last Breath. C’est vraiment technique et intéressant. J’ai d’ailleurs produit un peu de sound design pour eux. Je produis aussi du Metal, c’est un truc à côté que je fais et que peu de gens savent. Aussi Lorna Shore, Malevolence… Tout cela est question d’une énergie unique et intéressante qui me parle. Et c’est plus à propos de la partie qui m’inspire, parce que j’écoute tellement de musique et que je produis depuis si longtemps. C’est genre :  “Oh, j’ai écouté cette chanson et il y a cette boucle de 30 secondes qui m’inspire maintenant !”. Et ça peut venir d’un groupe Metal obscur que personne ne connaît !

De plus en plus de producteurs électro, peu importe les styles, font des lives accompagnés d’orchestre symphonique ou de chœurs… Est-ce que c’est quelque chose qui pourrait te plaire dans le futur, ou estimes-tu que ton style ne le permet pas ?

On (ndlr : son management, sa femme et lui-même) a justement prévu quelque chose qui inclut du chant en live. C’est une petite surprise, prévue aussi ce soir. Vous verrez ! 

Tu as aussi créé le projet INHUMAN, qui t’a permis d’explorer d’autres facettes de la Bass Music. Mais fin 2023, tu as décidé d’y mettre fin pour revenir à Code:Pandorum. Qu’est-ce qui a motivé ce changement, puis ce retour ?

Quand j’ai commencé INHUMAN, c’était principalement pour me libérer parce que j’étais coincé dans un état d’esprit qui me détruisait. C’était lié à des choses personnelles. J’ai senti que je devais changer quelque chose. J’ai lancé INHUMAN, mais tôt ou tard j’ai réalisé que ce n’était pas ce que je voulais faire, j’avais l’impression de me perdre là-dedans. J’ai réalisé que Code:Pandorum c’est le vrai moi, le côté plus sombre, plus frontal et dérangeant. C’est en fait ce que je veux raconter avec ma musique. INHUMAN était amusant, c’était bien, j’ai beaucoup appris, j’ai rencontré des personnes incroyables parce que je me suis ouvert à d’autres genres.

J’ai pris des éléments que j’ai appris avec INHUMAN pour la nouvelle ère de Code:Pandorum, et j’ai aussi lancé le projet Machinyst – qui est de la Hard Techno. C’est en quelque sorte la partie Techno d’INHUMAN, mais qui est maintenant séparée. J’ai eu quelques gros concerts pour le projet INHUMAN. Par exemple au Rampage Open Air 2022, c’était fou ! Je pense que j’avais 8 genres différents et quelque chose comme 20 BPM différents. C’était un peu trop stressant et je n’ai pas pu profiter moi-même de la musique. Mais ça peut être quelque chose d’intéressant, et je ne dis pas que je ne referai pas de sets sous INHUMAN. Ça peut arriver dans le futur, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Et ce sera aussi dingue et expérimental que ça l’était avant, mais il faut que ce soit le bon moment pour ça. On verra ce que l’avenir réserve…

J’ai donc relancé le projet Code:Pandorum et je suis revenu avec mon dernier album, “La fin absolue du monde”. C’est probablement mon album le plus honnête à ce jour, c’était vraiment un projet de passion. Il y a beaucoup de choses que les gens peuvent entendre dedans qui reflètent vraiment mes sentiments. C’est vraiment triste, vraiment sombre. C’était juste moi à ce moment-là, et je me retrouvais dans ce son. Ce sur quoi je travaille maintenant est en grande partie une évolution de cela, et ce qui arrive ira encore plus en profondeur ! 

Justement, pourquoi avoir fait le choix de le titrer en français ?

Ma carrière a commencé en France. Mon premier concert était à Paris. J’ai aussi fait un morceau appelé “Calvaire”, qui est un mot français. Je voulais en quelque sorte revenir là-bas. Il y a peut-être quelque chose de plus profond : ma femme et moi avons regardé un film, et dans ce film il y a un autre film – c’est un peu métaphysique – et il s’appelle “La fin absolue du monde”. C’est un film interdit que personne n’a vu parce que des gens se sont suicidés en le regardant. Ma femme et moi avons gravé “La fin absolue du monde” sur nos alliances. Oui, ce film nous a vraiment parlé ! Et tout cela s’est mis ensemble, j’ai dû nommer cet album ainsi parce que c’était la forme la plus honnête de moi-même qui était en train de revenir. Ma femme m’a aussi inspiré à me retrouver, parce que je l’ai rencontrée au même moment. 

Il y a un an, tu jouais au Ohlala Festival à Paris. Malheureusement, il y a de moins en moins d’événements dubstep en France ces dernières années… Comment évolue l’énergie du public français, selon toi ?

Je pense que Ohlala a été l’un des meilleurs sets que j’ai jamais faits ! Le public était incroyable, l’énergie inégalée, je me sentais vraiment bien. Pour moi, c’était en quelque sorte un retour, puisque j’ai présenté mon nouvel album pour la première fois. Tout s’est bien mis ensemble, et c’était parfait.

Honnêtement, je pense qu’il y a toujours un public Dubstep assez grand en France. Le problème, c’est que les promoteurs ne bookent pas les bons artistes. Je ne dis pas que je devrais être plus booké, non. Mais je pense qu’ils sont trop fermés d’esprit, qu’ils ne regardent pas dans la bonne direction. Je veux dire, il faut regarder la vue d’ensemble. Si tu bookes des artistes qui sont viraux sur TikTok, ça a l’air bien parce qu’ils ont des millions de vues, mais en fin de compte, personne ne se soucie vraiment d’eux. Je veux dire, s’ils recommencent à booker des artistes que les gens connaissent vraiment… Imaginez qu’il y ait un show Dubstep en France et que Getter soit booké ? Ce serait fou ! Je pense que ça marcherait, mais aucun promoteur ne le ferait. Par contre, il y a une chose sur laquelle je dois être clair : chaque promoteur avec qui j’ai travaillé en France a été incroyable. Et je suis bien sûr impatient de revenir. 

Tu diriges aussi le label Crowsnest Audio. Quelle est l’idée, l’esprit derrière ? Comment sélectionnes-tu les artistes que tu signes dessus ?

Pour être honnête, je ne peux pas vraiment répondre ici parce que ma femme a complètement repris le label il y a quelques années. Parfois, je recommande des artistes que je trouve cool, mais c’est à elle que revient la décision finale sur tout. Elle est la responsable derrière le label maintenant. Une chose que je peux définitivement suggérer, c’est que si des gens veulent rejoindre le label, ils peuvent essayer de participer à mon feedback stream. Avec mon Patreon, je donne des retours chaque semaine. Je le fais via Twitch, puis je le mets sur YouTube. C’est désormais notre source principale pour trouver de nouveaux artistes. 

Récemment, nous avons signé des artistes comme FiXiT – il est incroyable, un peu comme ATLiens mais plus sombre, profond et étrange. Nous avons aussi signé MARTVR, lui et moi avons déjà collaboré sur 2 morceaux, et il est à peu près le seul gars qui a réussi à se rapprocher du son que j’ai façonné au fil des ans. Donc les gens qui aiment ce que je fais pourraient l’aimer lui aussi. Bien sûr, au fil des années, nous avons aussi signé des artistes comme Qoiet qui a amené l’hybride metal/électronique à un tout autre niveau, ou krischvn. Il y a beaucoup de bons artistes à trouver sur Crowsnest !

Que penses-tu du développement de la scène dubstep allemande ?

Il y a Cologne, il y a Blacklist, mais il y a aussi de plus petits événements comme Bassbox ou Bass Unity. Ils deviennent de plus en plus grands, ce qui est bien. Je pense que ce type de petits événements font avancer les choses. S’ils sont constants, ils attireront de plus en plus de monde. Tu ne peux pas t’attendre à démarrer un projet et avoir directement des milliers de personnes. Donc ne mets pas tout le budget dans le line-up, investis dans ta marque, c’est le conseil que je donnerais. Pourtant, je dois dire que Blacklist est toujours incroyable. J’aimerais juste qu’il y ait plus d’événements en Allemagne.

Quels sont tes projets à venir ?

J’ai quelques remixes à venir. Il y a un remix qui arrive pour le groupe ALT, ils sont assez incroyables. Aussi un remix pour Gravemind, un autre bon groupe de Metal. Et un autre remix pour Neoshin, qui est un projet metal-électronique expérimental. Il y a aussi le prochain gros projet qui arrive, et il sera présenté ce soir pour la première fois ! Je suis nerveux… mais de la meilleure façon possible.

Merci d’avoir répondu à nos questions ! As-tu un dernier message à faire passer ?

Si tu fais de la musique, juste, continue. Ne réfléchis pas trop. Fais les choses que tu aimes. Parce que sinon tu seras écrasé par ta propre pression. Une chose importante que j’ai réalisée au fil des années est que tu dois arrêter de te comparer aux autres. Et streamez ma musique !


Hi! Could you introduce yourself for those who might not know you yet?

My name is Code:Pandorum. I make music since eleven years, even longer I think. My genre is best described as the heaviest genre of Dubstep, with some Metal music intertwined in it. It’s pretty dark, it’s aggressive, and it’s probably something that you might like only if you like Metal music. 

This is the classic question we ask on our site: how would you define electronic music?

I think I might be a bit critical here, because I think most electronic music is just made for stages, which is either bad or good. I see my music more as something to listen to instead of just going to a show. That’s kind of the problem I have with electronic music most of the time. It’s made for party, it’s not really a long-living genre. That’s why I think my music it’s better made for the Metal audience than for the electronic music audience. 

Your mask, your track titles, your merch… your artistic direction is clearly influenced by horror culture. As a music producer, do you think it’s important to build a persona and a strong visual universe?

I think it’s important to have a wide picture of your whole artist presence. Just having something that really stands out in your career. The most important part about it is that you should stay true to yourself. Because everything I make, I write, I do, I try to have a sense of myself in it. That’s the most important part as a music producer. As soon as you start to make something to just please people and reach a big audience for a long time, you will start to feel unhappy because art is self-expression. If you try to please everyone, it destroys the art part. 

Your productions are complex and highly detailed. Beyond the dominant dubstep sound, we can hear elements of classical music and even metal. Is blending these genres a way for you to avoid getting bored with a single style?

I think one of the biggest problems with Dubstep is that the genre doesn’t really have a character. When you think about Dubstep, you only think about build up and drops. It doesn’t really have a sound to it. If you look at big artists, they incorporate other music genres. Let’s say PhaseOne, for example : there are Metal intros, and then a Dubstep drop. Personally, I’m always influenced by other music genres. I listen to soundtracks from movies, it really inspires me. I really like those distorted, classical, beautiful elements. I really like to combine beauty and disturbing parts, it’s not only aggressive, “in your face” music, like Tearout – I love Tearout, don’t get me wrong – but I also want to put something more theatrical inside it. 

Who are your biggest influences — both within dubstep and outside of it?

In Dubstep, I can definitely say that, back in the days, people like Sadhu, Bratkilla and Mantis influenced me. But at the moment, it’s kinda hard because I left Dubstep a bit when it comes to listening to it. But for example, a guy like Nimda really inspires me. He is crazy ! He rages the shit out of the floor, and I love that. It’s not really about the music, it’s more about the whole persona, the energy that he brings. Years ago, I saw a B2B from Ivory and Samplifire and this was one the best Dubstep sets I’ve ever seen in my life. That’s the kind of stuff that still inspires me in Dubstep, it’s not really the music anymore. 

In Metal, I would say Buster Odeholm, who founded Humanity’s Last Breath. It’s really technical and interesting stuff. I actually produced some sound design for those guys. I also produce Metal, it’s a side thing that I do and that not a lot of people know. Also Lorna Shore, Malevolence…All about a unique and interesting energy that just speaks to me. It’s more about the part of something that inspires me, because I listen to so much music and I produce for so long. It’s like : “Oh, I listened to that song and there is that 30 seconds loop that inspires me now !”. And it could come from an obscure Metal band that no one fucking knows ! 

More and more electronic producers, across all genres, are performing live with orchestras or choirs. Is that something that would appeal to you in the future, or do you feel your style doesn’t really fit that approach?

We (me, my manager and my wife) planned out some stuff that implies live vocals. It’s a little surprise, also for tonight. You will see ! 

You also created the INHUMAN project, which allowed you to explore different sides of Bass Music. However, at the end of 2023, you decided to bring that project to an end and return to Code:Pandorum. What initially motivated that change, and what later made you want to come back to your original project?

When I started INHUMAN, it was mainly to break free because I was stuck in a mindset that destroyed me. It was about private surroundings. I felt like I had to make a change. I started INHUMAN, but sooner or later I realised it was not what I wanted to do, I felt like I was missing myself in this. I realised that the Code:Pandorum is me, the darker, more “in your face” and disturbing stuff. It’s actually what I want to tell with my music. INHUMAN was fun, it was good, I learned a lot, I met amazing people because I branched genre-wised.  I think I took elements that I learned from INHUMAN for the new era of Code:Pandorum, and I also started the Machinyst project – which is Hard Techno, it’s kind of the Techno part of INHUMAN, it’s just kind of split now. 

I had some big gigs during the INHUMAN project. For example at Rampage Open Air 2022. It was crazy ! I think I had 8 different genres and like 20 different BPMs. It was kind of too stressful and I was not able to enjoy the music myself. But it might be something interesting and I don’t say that I won’t do INHUMAN sets again. It might happen in the future, you never know what happens. And it will be just as crazy and experimental as it was, but it has to be the right time for it. We will see what happens in the future…

I restarted the Code:Pandorum project and I came back with my latest album, “La fin absolue du monde”. It’s probably my most honest album so far, it was really a passion project. There is a lot of stuff that people can hear in it that really reflects my feelings. It’s really sad, really dark. That was just me at that time, and I was finding myself again in that sound. What I’m working on now is pretty much an evolution from there, and the stuff that’s coming is going even deeper ! 

Your most recent album, released at the end of 2024, is titled “La fin absolue du monde”. Why did you choose a French title?

My career started in France. My first show ever was in Paris. I also made a song called “Calvaire”, that’s a French word. I kind of wanted something to come back there. There is maybe something deeper in it : my wife and I watched a movie, and there is another movie in it – it’s kind of metaphysics – and it’s called “La fin absolue du monde”. That’s a forbidden movie that no one has seen because people have killed themselves watching that movie. My wife and I have “La fin absolue du monde” engraved in our wedding rings. Yes, that movie really spoke to us ! And all this came together, I had to name an album like this because this is the most honest form of myself that’s coming back right now. My wife also inspired me to find myself again, because I met her at the same time as well. 

A year ago, you played at Ohlala Festival in Paris. Unfortunately, there have been fewer dubstep events in France lately. How do you feel the energy of the French crowd has evolved?

I think Ohlala was one the best sets I ever played ! The crowd was incredible, the energy was unmatched, I was feeling really good. For me, it was kind of a comeback show, since I showed my new album for the first time. Everything came together, and it was perfect. 

Honestly, I still think the Dubstep crowd is big enough in France. The problem is that the promoters don’t book the right artists. Not saying that I should get booked more, no. But I think it’s just too close-minded, they don’t look in the right direction. I mean, you have to watch the bigger picture. If you book artists that are viral on TikTok, it looks good because they have millions of views, but no one cares about them in the end. I mean, if you go back to book artists that people really know…Imagine that there is a Dubstep show in France and Getter is booked ? It would be insane ! I think it would work, but no promoter would do it. But one thing that I have to be clear with : every promoter that I worked with in France was incredible. And I’m excited to come back, for sure. 

You’re also running your own label, Crowsnest Audio. What’s the idea and spirit behind it? How do you select the artists you sign?

To be honest, I can’t really answer here because my wife completely took over the label a few years ago. Sometimes, I recommend some artists that I find nice, but she has the final decision on everything. She is the head behind the label now. But one thing that I can definitely suggest, is that if people want to get on your label, try to join my feedback stream. With my Patreon, you get feedback every week. I do it via Twitch, and then I upload it on YouTube. It’s now the main source where we find new artists. Recently, we got new artists like FiXiT – he is amazing, a little like ATLiens but more dark, deep and weird. We also signed MARTVR, we already did collaborate on 2 songs, and he is pretty much the only guy that managed to come close to the sound that I shaped over the years. So people that like me might also like him as well. Of course, during the years, we also signed artists like Qoiet – who put the hybrid metal/electronic to a whole new level – or krischvn. There’s many good artists that you can find if you search in Crowsnest !

What’s your opinion on the current state of the German dubstep scene?

There is Cologne, there is Blacklist, but there are also smaller events like Bassbox or Bassunity. They get bigger and bigger, which is good. I think that kind of smaller events push through it. If they are consistent, they will attract more and more people. You can’t expect to start a project and directly have thousands of people coming. So don’t push the budget in the line-up, do it in your brand, that’s the advice that I would give. Still, I have to say that Blacklist is always amazing. I just wish that there would be more events in Germany. 

What are your upcoming projects?

I have a few remixes coming. There is a remix coming for the band ALT – they’re pretty amazing. Also a remix for Gravemind – another nice Metal band. And another remix for Neoshin, which is an experimental metal-electronic project. There is also the next big project coming, and that will be shown tonight for the first time ! I’m nervous…but in the best way possible. 

Thanks for taking the time to talk with us! Any final message you’d like to share?

If you make music, just keep doing it. Don’t overthink it. Do the stuff you love. Because otherwise you would be smashed by your own pressure. One important thing that I realised over the years is that you must stop comparing yourself with others. And stream my music ! 

Réalisation, retranscription & traduction : Antoine / Préparation : Antoine & Valso

By Antoine