
Le samedi 11 octobre dernier, Valliue était invité au plus grand festival Bass Music d’Allemagne : le Blacklist Festival. Retour sur une édition forte en émotions, découvertes, et sets d’anthologie.
Le Blacklist Festival, pour fêter ses 10 ans, promettait du très lourd. Avec plus de 40 artistes, 4 scènes, 12 heures de son, des artistes majeurs de la scène Dubstep et Drum & Bass, une scénographie dantesque…
Histoire d’en profiter le plus possible, nous débarquons sur le site du Turbinenhalle (Oberhausen) dès 18h. Première surprise : le festival a organisé une pre-party juste à côté du parking, avec des artistes tels que krischvn ou le Belge Finningham. Une fois arrivés à l’intérieur de cet énorme complexe pouvant accueillir plus de 5000 personnes, nous découvrons l’imposante mainstage (« The Ark »), avant d’aller ressentir les premières basses de la plus petite salle (« The Black Hole ») et écouter le set du Français Hammerhead.
L’ambiance y est déjà présente, le public étant arrivé en masse dès les premiers instants du festival. Nous passons un très chouette moment devant le set déjanté d’Explorers of the Internet, avant d’aller écouter l’icône de la Bass House Habstrakt. Après un rapide détour dans la scène Drum & Bass (« The Warp Room ») et le set de Flowidus, nous retournons à la scène principale voir LAYZ. Pour sa première date en Allemagne, l’artiste américaine livre un set Heavy Dubstep très énervé, maîtrisé, qui fait monter la tension.
Modestep pour lancer la soirée, Virtual Riot et Nimda pour la sublimer
Après un retour de plus de 10 ans en arrière devant EH!DE et Teminite dans The Black Hole, nous vivons notre premier moment fort de la soirée. Modestep, groupe légendaire de la scène Dubstep anglaise, est en train de présenter un old school set. Devant le public survolté de The Ark, le DJ Josh Friend enchaîne les classiques, notamment « Show Me A Sign », le remix d’XKore de « Another Day » ou encore « Sunlight ».

De quoi nous échauffer avant le set de Nimda, sur la quatrième et dernière scène, (« The Warlock ») – dont la line-up a été concoctée par Dubstep FBI. Le phénomène anglais, toujours aussi énergique, livre un set d’une violence rare, enchaînant les bangers Tearout et Deathcore, appellant sans cesse la foule aux mosh pit. Vers la fin du set, il improvise un B2B avec Astaroth et Veksyu, et joue une ID avec SVDDEN DEATH. De la folie.
A peine le temps de souffler, c’est le héros local Virtual Riot – accompagné de VJ Neurite aux visuels – qui prend place derrière les platines. Pour sa première date depuis plusieurs années en Allemagne, il propose un set progressif, très mélodique, et comme toujours, excellent musicalement.

Black Tiger Sex Machine a enflammé le Blacklist Festival 2025, DJ Snake en invité spécial
Retour ensuite sur The Ark pour un set très attendu : celui de Black Tiger Sex Machine. Les passages en Europe du trio canadien, fondateurs du label Kannibalen Records, sont rares. Et pour cause : accompagnés de leurs masques de tigre, leur matériel live et leurs visuels totalement fous, « BTSM » est l’un des projets les plus originaux et reconnus de la scène Bass mondiale. Les drops Dubstep et Trap résonnent, entrecoupés de passages Techno et Electro House. Au fil d’un storytelling inspiré de l’univers anime et SF, Black Tiger Sex Machine aura totalement détruit le Blacklist Festival.

Encore sous le choc de ce moment d’anthologie, nous prenons une nouvelle claque devant le set d’HURTBOX sur The Warlock. Véritable étoile montante de la scène Riddim française, le frère jumeau de HOL! fait preuve d’une grande habileté derrière les decks et enchaîne les doubles drops. En fin de set, il invite SHIVERZ – avec qui il a collaboré sur le tube « Knockout »- pour un B2B improvisé.
Nous revenons à nouveau sur la scène principale, où se produit The Outlaw, le side-project…de DJ Snake. Si les passages Trap nous auront énormément plu – notamment son nouveau son avec Dillon Francis et TRXGGX, « Bring The House Down » -, ceux en Hard Techno nous aurons motivés à ne pas rester plus d’une demi-heure. Mention spéciale cependant à l’effort mis dans la scénographie, dont l’installation a nécessité plusieurs dizaines de minutes avant le set.

Alors qu’il nous reste encore quelques heures avant la fin de la soirée, nous nous dirigeons à nouveau vers The Warlock pour profiter du passage de Code:Pandorum. Légende du Deathstep, l’artiste allemand livre un set très sombre, très bien maîtrisé malgré la longueur de certaines tracks et de leurs intros. Il se permet même un happening, changeant de masque et chantant au micro. Un régal pour les fans exigeants de Dubstep et de Metal.
Après quelques sauteries devant les sets d’Astaroth B2B Veksyu et Sullivan King, nous vivons notre dernière claque de la soirée devant Dr. Donk, qui présente son projet « Zaagstep ». Un savant mélange d’Uptempo, de Dubstep et de Drum and Bass. C’est agressif et joyeux à la fois, et surtout ultra dynamique. Le public, malgré l’heure qui se fait tardive, est encore très énergique et réagit quasiment à chaque drop. Nous terminons la soirée sur la scène principale devant Whales, qui confirme son statut de valeur sûre.
Notre verdict : une réussite sur tous les plans !
Vous l’aurez compris à la lecture de ce reportage : nous avons passé un excellent moment au Blacklist Festival. Que ce soit les sets, les scènes, le son, le lieu, le public…Tout était parfait, ou presque.
En effet, outre Black Tiger Sex Machine qui était de plusieurs niveaux au-dessus, les prestations de Virtual Riot, Nimda, Code:Pandorum, HURTBOX, Modestep ou encore Dr. Donk nous ont vraiment marqué.
Cela n’aurait pas été possible sans un son globalement très bon sur toutes les scènes, bien que parfois trop étouffé sur The Ark ou trop brouillon sur The Black Hole. Tandis que celui sur The Warlock était excellent. Niveau scénographie, celle de The Ark était vraiment impressionnante, avec une belle disposition LED, lumières, lasers, fumées et pyro. Mention spéciale pour The Warlock et son décor de champ de bataille.
Le Turbinenhalle semble quant à lui être l’endroit parfait pour un évènement d’une telle envergure, avec une disposition bien pensée des scènes mais aussi, des bars, des stands de nourriture, de la (très grande et agréable) chill & food zone… Preuve de l’excellente organisation mise en place par Blacklist. Malgré le grand nombre de personnes présentes, le flux nous semblait très bien géré, tant dans la foule qu’en dehors.
Enfin, le public présent aura joué un rôle certain dans notre ressenti positif. Nous avons rencontré beaucoup de personnes, venant des quatre coins de l’Europe (Belgique, France, Suisse…) rien que pour l’occasion. Des fans, des habitués, des curieux,…Bref, la communauté Bass Music dans toute sa diversité, sa simplicité et sa bienveillance.
Un immense merci au Blacklist Festival pour cette expérience haute en couleurs…et aux artistes, dont certains que nous avons interviewé. Cela arrive très bientôt !
