Interview : Kartell

kartell
© P-E Testard

Nouvelle interview pour Valliue ! À l’occasion de la sortie de son EP « Daybreak », le producteur français Kartell nous a accordé quelques minutes pour répondre à nos questions. De son processus créatif au label Roche Musique en passant par ses influences, voici l’intégralité de ses propos :

Salut Kartell ! Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?


Hello, je m’appelle Thomas et je produis de la musique depuis une petite dizaine d’années sous le nom de Kartell. Je suis aussi DJ et j’ai eu la chance de pas mal tourner ces dernières années avec mon projet.


C’est la question de base de notre site… Quelle est ta définition de la musique électronique ?


De mon point de vue et avec la scène sampling house et hip-hop dont je viens, c’est une ré-interprétation d’un héritage soul et funk dans la musique. C’est la possibilité de déconstruire les choses et de créer du neuf avec des influences du passé. J’aime la musique électronique quand elle est humanisée, quand il y a du mouvement et de la vie et quand les choses ne sont pas trop dans les grilles. La beauté et les émotions viennent des imperfections pour moi.


On se retrouve aujourd’hui pour la sortie de ton nouvel EP “Daybreak” ! Peux-tu nous raconter ton processus créatif ?


Ça a été un long chemin où j’ai essayé beaucoup de choses. Au final, je suis revenu à ce qui m’a toujours parlé : la soul et le groove qui sont intemporels dans mes influences. J’ai fait un peu table rase du projet en essayant de me concentrer sur des choses simples et au plus proche de mes envies. « Time » a été un des premiers morceaux qui a donné le ton du nouveau projet et au fur et à mesure les autres morceaux se sont rajoutés.


Tu as commencé à travailler sur cet EP en 2018. En 3 ans, il a dû s’en passer des choses dans ta tête ! As-tu déjà envisagé de le sortir sous format album ?


Oui ça a été long et, en même temps, c’est passé assez vite. J’ai continué de pas mal tourner en parallèle et le temps que j’ai passé en studio m’a permis d’être sûr de la direction que je voulais prendre. Je voulais des morceaux qui se détachent des modes et de l’air du temps et qui puissent tenir dans la durée. Le format EP était obligatoire pour moi après 3 ans d’absence, je vois vraiment ce projet comme une transition et une passerelle vers quelque chose d’autre. C’est un format qui s’y prête bien et sur lequel on peut déjà raconter pas mal de choses, avec 6 morceaux on est pas si loin des 10 morceaux d’un album. C’est une des prochaines targets et tout converge vers ça pour l’instant.


À l’écoute de ton EP, on sent plusieurs influences. On peut y retrouver des touches house, jazz, soul voire même hip-hop. Le mélange des styles est-il primordial pour toi ?


Toujours. J’aime vraiment les cross-overs et les mélanges de style, le plus dur étant de trouver sa zone ensuite. Je suis assez curieux musicalement et j’écoute et produis beaucoup de choses très différentes. Le gros défi sur ce projet était de trouver l’unité et le lien dans le son entre les différents morceaux.


Tu l’as produit à Paris, mais également à Londres. Les différences culturelles entre ces deux villes t’ont elles influencé lors de ta création artistique ?


Londres m’a toujours attiré musicalement parce qu’ils ont des producteurs super versatiles qui sont capables de produire du club un jour et de faire du free jazz le lendemain. Je trouve que c’est une liberté super inspirante et rassurante pour quelqu’un comme moi. De mon côté, j’ai surtout été chercher des voix pour cet EP. Les featurings avec Che Lingo ou Qendresa étaient le match parfait : ils sont capables d’écrire des vraies chansons tout en ayant un flow et une approche atypique.


Au vu de la triste crise sanitaire que nous vivons tous actuellement, il n’est pas possible de présenter ton EP sur scène à ton public… As-tu remis en cause ton procédé de création, en prenant plus en compte le fait que celui-ci soit exclusivement consommé chacun chez soi ?


Pas spécialement, j’ai toujours produit une musique assez intimiste, même quand je vais vers des choses plus club, j’aime garder cette approche.


L’EP est donc sorti le 19 février, soit une semaine après avoir dévoilé “Stay” qui y figure dessus. Pourquoi as-tu choisi cette musique en particulier pour teaser ton œuvre ?

C’est sûrement le morceau le plus personnel sur l’EP, il a été composé très tôt dans le process du nouvel EP et il est resté dans le temps. Il y a un côté chanson que je voulais vraiment pousser, avec des influences rnb et pop.


De quel track de l’EP es-tu le plus fier ?


Peut être « Silver Screen », musicalement c’est sur celui-ci où je me suis donné le plus de liberté.


L’intégralité des vocaux sont en anglais. Ton choix est-il de toucher une cible plus large, ou c’est par pure préférence artistique ?


J’ai tendance à souvent préférer les morceaux avec vocaux anglais, musicalement c’est la langue par excellence, particulièrement dans la soul et le rnb. Les 3/4 de mes influences sont anglo-saxonnes, que ce soit la pop californienne, ou le hip-hop, ça me semble une évidence dans la musique que je veux faire.


Si demain, cette crise devenait un lointain souvenir… Quel serait, pour toi, le lieu parfait pour jouer ton EP à ton public ?


Un festival d’été face à la mer, entre 19h et 21h.


Sorti sur Roche Musique dont tu es un peu le porte étendard, peux-tu nous parler de la philosophie du label ?


C’est une histoire de famille et d’amitiés. On a commencé cette aventure parce qu’on aimait passer du temps ensemble et faire de la musique. On a tous grandi avec les mêmes influences soul et house et on interprète aujourd’hui à notre manière cet héritage, chacun avec une approche de plus en plus singulière.


Après la sortie de “Daybreak”, quels sont tes projets pour la suite ?


Je travaille sur des remixes, de la prod pour d’autres artistes. Je fais aussi du tri dans beaucoup de démos pour commencer à préparer la prochaine sortie.

Pour écouter l’EP « Daybreak », c’est ICI !

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