Interview : Mike Mago (EN + FR)

© Facebook : Mike Mago

Dixième interview réalisée lors de notre passage à la Dancefair où nous avons posé quelques questions à l’un des producteurs les plus talentueux : Mike Mago ! Son processus créatif, la préparation de ses sets et ses futurs projets. Voici l’intégralité de ses propos :

Salut Mike Mago ! Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaitraient pas ?

Je m’appelle Mike Mago, j’ai commencé ma carrière de DJ et de producteur il y a dix ans. La plupart des gens me connaissent parce que j’ai sorti il y a quatre ou cinq ans un titre intitulé « Outlines ». Je continue à produire de la musique House et à gérer le label BMKLTSCH RCRDS.

C’est la question de base du site : quelle est ta définition de la musique électronique ?

De la musique faite par un équipement électronique, tout simplement (rires).

Tu as ce don de produire des tracks underground/club mais aussi des hits pour la radio, le tout avec la qualité. Comment parviens-tu à maintenir un équilibre entre ces deux aspects de ta discographie ?

Il s’agit essentiellement de deux chemins différents menant l’un à une piste radio et l’autre à une piste club. Et ce sont deux techniques de construction que j’utilise. Ainsi, par exemple, pour une track plus club, j’écris en me basant sur l’association conceptuelle : j’ai peut-être entendu un morceau qui sonne bien ou dont le vocal pourrait être intéressant sur un piano ou une basse. Cela commence surtout par le fait de fouiller un peu sur internet et de trouver des éléments qui inspirent et qui donnent une ligne de travail. Pour quelque chose de plus radio, je me pose avec un auteur-compositeur qui écrit une chanson. Ensuite, une fois la démo créée, je la remixe en quelque sorte pour créer un titre plus cool. C’est donc deux voies de travail différentes. J’adore les combiner car j’aime faire les deux. Cependant, je préfère fouiller sur internet pour obtenir des échantillons que d’écrire. Mais les deux restent intéressants et sont à développer.

En parallèle de tes sorties sur Spinnin et Armada Deep, tu as également ton label BMKLTSCH RCRDS. La décision de créer ton propre label était-il un désir de gagner en liberté ?

En fait, j’ai démarré le label avant même de commencer à produire. Avant, j’étais un promoteur et un DJ. J’organisais mes propres soirées et bookais d’autres DJs. Et juste pour l’amour de cette musique et avec le soutien de mes DJs et de mes amis, j’ai créé une plateforme pour qu’ils publient leurs musiques. J’ai donc commencé à comprendre comment fonctionne le secteur des labels et j’ai lancé le mien. D’un côté, je soutenais l’aspect musical de mes artistes, de l’autre, je les faisais jouer à mes soirées. Puis, j’ai commencé à produire. C’est un peu le chemin inverse, par rapport à d’autres artistes.

Quelle est la vision musicale de BMKLTSCH RCRDS ?

Avant, je pensais juste à signer tout ce qui me plaisait. Si j’aime bien ce morceau, je le signe ! Mais maintenant, je pense qu’il est très important que le profil du label soit très net et clair, que le monde sait de quoi parle le label. Désormais, nous faisons les deux parties dont je parlais quand j’ai créé le label (ndlr : soutien musical et booking). Nous faisons donc d’un côté des morceaux plus pour les lives House, dancefloor. De l’autre, des tracks orientées pop urbaine. Dans le label, l’écriture de chansons rencontre la musique électronique. Les morceaux plus dancefloor seront ceux que je pourrais jouer en live.

En parlant de ton label, tu viens de sortir « Wake Up » dessus. Le morceau est un des plus groovy que tu aies produit. Pourquoi ne pas avoir mis en avant des sonorités Deep, comme habituellement ?

C’est l’une des premières étapes mises en place pour le développement du label. Je voulais sortir beaucoup plus de morceaux que je pourrais vraiment jouer. Avant, je signais beaucoup de morceaux Deep House qui me plaisaient mais que je ne jouais pas en live. Je les avais sur ma clé USB, dans des playlist etc. Puis, je me suis dit que je ferais peut-être mieux de produire et de publier des pistes que je voudrais vraiment aussi jouer en live. C’est pourquoi « Wake Up » est un peu différent.

En 2014, tu as sorti “Outlines” en collaboration avec Dragonette. Ce fût un véritable succès ! Quelle est l’histoire de ce morceau ?

En fait, je venais de faire équipe avec un manager car j’avais sorti un titre. A l’époque, j’avais besoin d’un manager. Il est arrivé dans le projet avec beaucoup d’expérience. C’était l’ex-manager de Don Diablo. Don Diablo avait déjà travaillé avec Dragonnette sur le morceau intitulé « Animale ». Il est venu vers moi et m’a dit : «Écoute, j’ai le contact de Dragonette et nous pouvons lui demander si elle a une chanson ou une idée de son que tu pourrais peut-être retravailler ». Mais elle m’a envoyé qu’une idée, uniquement un refrain. J’ai retravaillé le tempo car c’était à 100 BPM. Puis, j’ai juste changé un peu le reste. J’ai envoyé le morceau à Spinnin et ils étaient vraiment heureux du résultat. Cependant, ils voulaient un drop différent. J’en fait une vingtaine et bien entendu, c’était le dernier drop qui été choisi (rires).

Penses-tu qu’il a représenté un tournant dans ta carrière ?

Ouais absolument. Après ce morceau, j’ai énormément tourné dans le monde entier. Ce fût vraiment un tournant et une belle et grande expérience pour moi.

Quelques années après, tu as sorti un nouveau succès avec Dragonette : “Secret Stash” ! Comment décris-tu cette complicité musicale qui est à l’origine de ces différents succès ?

Je l’aime beaucoup en tant que personne. Il y a une vraie connexion entre nous. Au début, nous ne nous connaissions pas vraiment bien, seulement quelques emails. Puis, avec la sortie de « Outlines« , nous avons fait de la promo à la radio, des interviews avec des journalistes etc. Du coup, j’ai commencé à la connaître. Nous nous sommes aussi saoulé plusieurs fois (rires) et nous avons commencé à être proche. Elle vit au Canada et je vis ici à Amsterdam. Ce que j’aime chez elle, c’est sa vision de la Pop. Lorsque vous écrivez avec des auteurs-compositeurs, ils ont une idée précise de la façon dont une chanson devrait être écrite. Parce qu’ils écoutent de la musique pop et qu’ils peuvent analyser une chanson pop et dire «d’accord, ça marche, alors je vais écrire ça». Et Dragonette, Martina de son vrai nom, écrit à coeur ouvert tout le temps, à chaque fois. Et ça, c’est magnifique et c’est ce qui fait en partie notre succès, je pense. J’adore évidemment la musique pop, mais je pense que même cette musique devrait toujours venir du cœur. Musicalement et lyriquement parlant. C’est pourquoi j’aime vraiment travailler avec elle parce qu’elle peut créer un titre fort auquel tout le monde peut s’identifier. Parce que « Secret Stash« , si vous écoutez les paroles, c’est vraiment personnel. Ce n’est même pas une chanson heureuse. Et ça, c’est une force unique.

Aujourd’hui à la Dancefair, tu animes une conférence sur  la génération d’idées créatives. Pour nos lecteurs qui n’ont pas eu la chance d’y assister, en quoi consiste ton processus créatif ?

Pour moi, le meilleur moyen de générer des idées créatives est d’être associatif. Quand j’entends quelque chose, je pense immédiatement à toutes les autres pistes avec lesquelles je pourrais travailler. J’ai l’impression d’en tirer beaucoup d’idées. Donc je vais sur Internet, à la recherche d’une voix ou d’une chose chouette que je peux utiliser. Faire le rythme et tout, ce n’est pas sorcier. Tout le monde peut faire un beat House. Donc, pour moi, c’est juste savoir comment combiner cet élément avec ce que je trouve vraiment cool et faire en sorte que cela fonctionne. C’est comme ça que j’ai commencé à faire de la musique. Fondamentalement, être un producteur, c’est un peu comme être un DJ. Parce que quand vous mixez, vous pensez que cette piste va fonctionner avec cette piste. Désormais, je travaille comme ça avec des samples. Est-ce que celui-ci se poserait bien avec cette ligne mélodique ou cet accord de piano ou peut-être avec un autre sample etc. C’est une façon de faire comme une autre. Pour « Outlines« , c’était la première fois que je travaillais avec un auteur. Avec ses références et ses idées, le tout combiné avec mon sens de l’association, on a créé « Outlines« . Mais c’était un vrai défi. En somme, on ne commence presque jamais à faire quelque chose, du début.. On démarre toujours avec une idée et on se dit « Ok, qu’est-ce que je vais faire ? Quel est le plan ? ». On ne sait pas où on va mais on se dit qu’on va travailler avec ceci ou cela. Tout ça va créer de nouvelles idées. J’espère que tout ce que je viens de dire a du sens (rires).

Tu es un excellent “chineur”, tu trouves des pépites à nous partager ! Les tracks de tes sets sont toujours sélectionnées avec finesse, comment prépares-tu tes lives ?

J’ai toujours deux ou trois clés USB avec différentes playlists , parfois très Deep, tantôt groovy etc. J’ai vraiment tout, j’ai de quoi faire un warm-up, de quoi enflammer le public etc. J’ai aussi une setlist de 200 titres qui représente pour moi la nuit idéale. Cela commence doucement puis je monte progressivement et à la fin, ça part en Tech House. Je connais les 200 pistes par coeur, assez bien pour pouvoir sauter, revenir en arrière dans mon mix.

Prépares-tu différemment tes sets en club et en festival ?

Quand vous allez jouer dans un club, vous ne savez pas vraiment à quoi vous attendre. Donc, c’est vraiment bien d’avoir plusieurs options. Et en festival, on peut se dire : « Bon, c’est le public que je vais avoir car c’est Tomorrowland ou autre chose ». Je me prépare un peu. Je n’ai pas 200 pistes à jouer mais environ 60 pistes en stock. Je joue alors 30 ou 40 de ces 60 tracks. L’ambiance change très rarement entre deux sets, donc je me prépare pas beaucoup. Je sais à quelle heure je joue, je sais à quoi ressemble le festival, je sais quel genre de public je vais avoir.

Pourtant certains artistes jouent sur la mainstage des festivals puis sur des scènes plus petites et les sets sont vraiment différents. Pourquoi cette telle différence selon toi ?

Pour moi, c’est logique car sur la scène principale de Tomorrowland par exemple, il y a tellement de monde. Ma théorie est la suivante: s’il y a entre 3 000 personnes ou moins, vous pouvez voir les réactions de la foule. Mais si c’est plus, impossible de voir la réaction de la foule car il y a trop de gens, trop de réactions différentes. Il faut donc en quelque sorte les pousser vers quelque chose qu’ils vont tous aimer, créer une sorte d’ambiance générale. C’est pourquoi cela demande une plus grande préparation car sur une mainstage comme Tomorrowland, où il y a tant de monde, vous devez avoir un plan d’attaque. Vous ne pouvez pas dire «Oh, je vais lancer une piste et on verra ce que cela donne». Non, ce n’est pas possible, c’est l’échec assuré.

Quand on parcourt ta discographie, on remarque que tu aimes varier les styles : Future House, Deep House, Funky House, House Music.  Est-ce pour surprendre ton public et rester au devant de la scène, ou plutôt pour te permettre de te libérer sans te lasser ?

Je pense que c’est une force et une faiblesse pour moi car beaucoup de producteurs commencent avec un template . Ils ouvrent un projet qui contient déjà certaines choses. Je commence toujours avec un projet vide car je travaille beaucoup en association. Parfois, je trouve un sample et je me dis que je peux en faire une piste Future House. Puis je me dis que que cela fonctionnerait beaucoup mieux si je la transformais en piste Groovy. Je suis alors mon instinct. Je veux rester libre en studio. Si je suis un chemin, mes idées créatives meurent. Si j’étais totalement libre, je ne ferai que de la musique. Mais je dois être conscient que si je suis trop multigenres, les gens ne sauront pas à quoi s’attendre. C’est pourquoi je dois m’assurer d’être un peu plus « catégorisé » (rires).

Quels sont tes projets à venir ?

J’ai le single « Wake Up » qui est en train de se faire doucement connaître. C’est déjà un réel succès au Royaume-Uni. J’ai déjà d’autres releases en vue mais je dois attendre que cette chanson finissent son ascension. Si elle baisse, je pourrai dévoiler quelque chose d’autre. Les nouveaux morceaux sont plus orientés House et Disco. Pour le label et pour moi-même, pas en tant que Mike Mago, je commence également un projet différent appelé « Mike Rogers« , qui est un live électronique. Je passe beaucoup de temps dessus en ce moment car tout est à développer. Ce sont deux choses sur lesquelles je me concentre le plus en ce moment.

Merci d’avoir répondu à nos questions !  As-tu un message à faire passer ?

Merci à vous, il y avait vraiment de bonnes questions. J’espère vous voir bientôt. Si vous suivez ma musique et si vous aimez ce que je fais, venez me voir jouer quelque part, on se fera un high five ou un câlin (rires).


Hi Mike ! could you introduce yourself for those who might not heard about you ?

I am Mike Mago, I started deejaying and producing ten years ago. Most people know me because I released four or five years ago a track called “Outlines”. I still produce house music and run the  label “BMKLTSCH RCRDS

This is the basic question of our website : what’s your definition of electronic music ?

Music that’s made by an electronic equipment (rires)

You are very talented to producer underground/club tracks but also Radio Hits. How do you balance those two aspects of your discography ?

It’s basically two paths towards both one radio track and one club track. And it’s kind of two techniques in constructing those tracks that I just use. So for instance for a more club track, I write based on the conceptual association : maybe I heard a track that sounds nice or vocal that I want to put a piano or a bass under. It starts more from just digging online and finding a cool thing to work on. Where as the more radio stuff is basically, me sitting down with a songwriter making a song. Then, after we have made the demo,  I kind of remix it towards a cool track. So it’s two different paths to work and that’s how I can combine it because I love doing both. I love digging on the Internet for samples more than writing but I like both and I like to develop as well. So songwriting I develop it a bit later. So it’s two parts and it’s easier for me to combine.

You’ve released track on Spinnin and Armada Deep, but you also have your own label “BMKLTSCH RCRDS”. Did you create your label to get more liberty on your releases ?

I actually started the label before I even started producing. So before starting the label, I was a promoter and a deejay. So I just deejay and threw my own parties and booked other deejays. And just for the love of that music and support of my deejays and friends that I booked, I wanted to create a platform for them to release their music.  So I just started figuring out how the label business works and started the label. On one side support them and on the other side support the party that I was promoting. And then, I started producing. So it’s kind of like the other way around.

What’s the vision of BMKLTSCH RCRDS ?

Before, I was just thinking: everything I like I will sign. So if I like it, I’ll sign it. But now, I think it’s very important that the profile is very sharp and clear. So everybody knows what your label is about. And basically, we’re doing the two parts that I was telling about when I’m writing also with the label. So we’re doing one side that’s a bit more direct to a life act, doing more in the pop urban where song writing meets electronic music. And on the other side, it’s just more House and dancefloor focused. Those will be the tracks that I would play. So not that I like but I also would play. So that’s kind of different.

Speaking of your label, you’ve just released “Wake Up”. That one is really groovy. Why didn’t you put Deep House sounds as usual ?

This is one of the first steps towards the development of the label. I wanted to make and release more tracks that I actually would play. So I was making a lot of deep house tracks that I liked but I wouldn’t play live. I have them on my USB, we have them in my playlist. I scroll, I go I skip to to a more groovy house track. So I thought “OK I might be better off producing and releasing tracks that I would also really want to play”. So that’s why it’s kind of different. I think it’s going to be lot like that one in the future.

In 2014, you’ve released “Outlines” together with Dragonette. It was a real success ! What’s the story behind that track ? Do you think it was a turning point of your career ?

Actually, I had just teamed up with a manager because I had released a track and I needed a manager. He came aboard and he was the ex-manager of Don Diablo and Don Diablo had already worked with Dragonnette on the track called “Animale”.

So he said : “Listen, I have the contact of Dragonette and we can ask that if she have a song or an idea, maybe you can work on it. But she sent me an idea, only the chorus. It was down tempo. It was like hundred beats per minute. And then I just changed that a bit. I sent it just to Spinnin, they were like happy but they wanted a different drop. I made like 20 different drops (laughs) and this last one was this one.

Do you think it was a turning point of your career ?

Yeah definitely. I mean after that I was touring and the following grew. And it was definitely a turning point and a really big experience for me.

Few years later, you’ve released another banger with Dragonette : « Secret Stash » ! How would you describe the complicity between you both ?

I love her as a person. We really connect because we actually didn’t know each other really well when « Outlines » came out because we just emailed each other. But because of « Outlines« , we did media days together talking with radio and journalists and everything. And then I started to know her. And then, we got drunk a couple of times (laughs), we started talking more on a personal level as well and I started to have a really good connection with her. She is live in Canada and I live here in Amsterdam. The thing that I like about her is that when you write with songwriters, they have an idea about how a song should be written. Because they listen to pop music and they can analyze a pop song and can say “okay, this works, so I am going to write this”. And Dragonette, Martina is her name, she just writes from the heart all the time, every time. So even with writer sessions with other top line, she kind of feels not really that there is a match.

 And I Obviously love pop music but I think even pop music should really come from the heart. Lyrically as well. So that’s kind of like why I really like working with her because she can make a strong track that everybody can relate to. Because “secret stash” , if you listen to the lyrics of “Secret Stash”, it’s really personal. It’s not even such a happy song. So it’s kind of like really cool.

Today at Dancefair, you’re hosting a conference on generating successful ideas. To our audience that didn’t have the chance to attend it, how would you explain your creative process ?

The same as I told you on the first question.  It’s two different paths, like pop and dance. And for me, the biggest way of generating creative ideas is that I am really associative. When I hear something, I immediately think of all other tracks. Maybe everybody has it but I feel that I generate a lot of ideas from that. So what I normally do is, I literally search through the Internet, looking for a cool vocal or a cool thing that I can use. Making the beat and everything, it’s not rocket science. Everybody can make a house beat. So for me, it’s just how can I combine this element with all the association that I have with it with something else that I think is really cool and make that work. And that’s how I started making music. Basically, just being a deejay, you know. Because when you deejay, you think this track is going to work with that track. But now, I’m just working like those samples are going to work with that melody line or piano chord or maybe with another sample.

So, that’s one way if I do it. But then obviously when « Outlines » came because that was the first time I was working with a top line writer. Then it’s just more that I work with a top line writer who knows how to write a song and then I just have my references and associations with that top line and try to make that my own. So it’s almost never just starting to make something. It’s always with an idea of “OK what am I going to do. What’s the plan”. Not that I know where I’m going to but I know “OK I’m going to work with this or I’m going to work with that”. So that’s going to bounce off ideas. Hope that makes sense (laughing).

 You’re a real hunter in finding new track to share ! You always pick the best ones in your liveset, how do you prepare to these ?

I have basically two or three USB and most of the time I have like different playlists like deep or peak playlist. But then I always form it to one. So I have those, I have like deep, warm up, peak late night, but I also have like a playlist which is like 200 tracks which have the development of a night in my ideal way already set. So, it starts softer than with peak tracks and then at the end more maybe more tech house tracks or something. I had like 200 tracks. I know them all really well so I can skip, I can go back. But they are in kind of like already in the line of how I think a night would be.

Do you prepare differently for a club and festivals ?

When you go to a club, you don’t really know what you’re going to expect. So, it’s really good to have more options. And sometimes with like 20 times at Tomorrowland, you kind of already know “okay, this is the crowd I’m going to have.” At a festival I have an hour and I really want to play my new tunes, make cool edits exclusively for Tomorrowland or whatever.

So then I prepare a bit. I don’t have 200 tracks but I have like 60 tracks and then I play 30 of those 60 or 40 maybe. I’ve already prepared a bit more because the vibe is not going to change so much. I know what time I’m playing, I know what the festival is like, I know what kind of crowd I’ll have.

And the difference between mainstage and small stage of a festival. Sometimes, we see an artist at the Tomorrowland mainstage and after we see him at a small stage. According to you, why the sets are completely different?

It’s logic because at the mainstage of Tomorrowland, there are so many people. I don’t know how is it for other artists but my theory is: if there is between 3000 or less people, you can watch reactions of the crowd. But if it’s more. You can’t really see the reaction of the crowd because there’s too many different people. They all want something different. So you kind of want to push them already in a way you know they are going to like and how to build the tension. So that’s why you prepare a bit more because at a mainstage like Tomorrowland with so many people, you must have a plan. You can’t go like “Oh I’ll just start a record and I’ll see where he goes”. No, that’s not possible. But for a smaller crowd it is. You can kind of like see a bit more and there’s like two feelings because if you have prepared very well, what you were going to do and where you’re going, obviously you can make changes a bit. And if it works, you’re like “Oh yes, I prepared really well and it worked and then my plan came together really nice”. Then, you feel happy. There’s the deejay that just wants to play what the crowd is feeling like and being in more of a communication like answer response and that’s also gives a really good feeling.So there’s kind of two ways of deejay.

When we search through your discography, we notice that you like to produce in different genres : Future House, Deep House, Funky House, … Is it to surprises the crowd and stay in front of the music scene or to get more freedom without getting bored ?

I think it’s a strength and a weakness for me because a lot of DJs, they start with a template. They open a project and have already like some things. I always start with an empty project because I work on association a lot. Sometimes, I find a sample and I think I can make this a future house track but it would work way better if I make it a groovy track or something. So I just start making it. I’m a bit more free in the studio. If I do follow a path, my creative ideas die. I just notice that if I am free, I will just make music. But in the end, I have to be a bit more conscious about not being too wide in my genres because then people won’t know what to expect. So that’s why I’m going to make sure that there’s going to be a bit more narrow the coming time.

So what are your next projects.

I have a single “Wake up” that is just building up now. It seems to have a real success in the UK. I already had releases lined up but I have to wait until that track is like going down. If it’s going down then I can release something, but I have to wait because it’s building now. I have a couple of cool tracks like house and more disco tracks as well. For the label and for myself, not as Mike Mago but I also start with a different project called Mike Rogers which is more electronica live act which I spend a lot of time on but it’s like still very small. We’ll take off and my life such as Mike Rogers also kind of like grow warm. So that’s kind of two things I’m focusing on.

Thanks for answering our questions ! Do you have one last word to share ?

Thanks to you, there were realy good questions. I hope to see you soon. If you follow my music and if you like what I do, I’m an open person, so if you can see me play somewhere, just give me a high five or a hug (laughs)

Réalisation : Remicrd, Pierre / Préparation : Remicrd & Valso / Retranscription : Remicrd & Pierre / Traduction : Remicrd / Montage : Remicrd

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