
Nouvelle interview pour Valliue, réalisée depuis l’EMF ! Cette fois-ci, c’est le duo Bellecour qui nous fait le plaisir de répondre à nos questions. De leur dernier EP Propellers, en passant par l’évolution de leur duo et les dernières nouveautés à venir… Retrouvez l’intégralité de leurs propos ci-dessous :
Salut les gars pouvez vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Salut moi c’est Romerus, Tony Romerus (Tony Romera) (rires) !
Et moi, je m’appelle Keeld alias « Jojo » et tout les deux nous formons le duo Bellecour et nous venons de Lyon.
Petite question pour Keeld, quelle est ta définition de la musique électronique ?
Alors ma définition de la musique électronique ça correspondait à un peu tout en fait, car aujourd’hui tout se produit par MAO, par ordinateur. La musique électronique de base, je pense que ça part des années 90 plus ou moins où il y a eu toute cette génération des Daft Punk, Laurent Garnier, c’est parti de là.
Vous nous avez dit que vous veniez de Lyon. Avez-vous adopté le nom “Bellecour” en rapport avec la célèbre place lyonnaise ?
Tony Romera : On va peut-être se répéter, mais oui effectivement ça vient de la place lyonnaise. Pour comprendre l’histoire, il faut reprendre du début. On a envoyé un morceau à Mercer, « Fonky Beat », sous le nom Tony Romera & Keeld. Et au final, DJ Snake nous dit “les gars vous avez plein de morceaux ensemble, ce serait bien de faire un projet commun”. Donc, à partir de ce moment-là, on a réfléchi pour trouver un nom à notre projet. On a pensé à énormément de noms y compris les plus débiles. Et à un moment, on s’est mis à chercher des noms de rues ou de lieux lyonnais et on est tombé sur Bellecour et ça nous est apparu comme une évidence.
Et du coup vous êtes amis de longue date, pourtant le projet n’a que deux ans !
Tony Romera : Alors je le connais pas trop, mais il a l’air sympa (rires). Il faut savoir que je suis un vrai casse-co**lles et qu’il me supporte tant bien que mal. On est ami depuis environ 11 ou 12 ans, un truc comme ça. On s’est rencontré au lycée, on a commencé à kiffer le son et un autre pote nous a initiés aux logiciels de prod’. Donc on a commencé à bosser chacun de notre côté là-dessus puis on a fait des collabs. Si on doit compter toutes les collabs qu’on a faites, on doit être à facilement 100 ou 150.
Vous venez tout juste de sortir un EP sur Confession. Pouvez-vous nous en parler ?
Tony Romera : Écoute, le machin parle de lui-même ! « Idiots » et « Paulette » (Propellers EP). Alors, « Paulette », on va vous dire d’où il vient, d’une vielle candidate de la nouvelle star qui chantait “Pau Pau Pau..Paulette Lette Lette”. On cherchait un nom pour le track et ça m’est venu à l’esprit et je lui demandé ce qu’il en pensait. Et il m’a dit “roule” ! Jojo de toute façon quand c’est idiot, il accepte (rires). Notre exemple, c’est Mr Oizo. Quentin Dupieux est complètement décalé et on adore ça ! C’est notre idole dans le sens où il va faire un titre en mode “Je m’en bats les co**lles” qui ne veut rien dire. Il a fait un film qui quand même s’appelle Steak. Quand tu fais ça, c’est que ta vie elle veut rien dire. Le délire, c’est que c’est absurde, c’est tellement débile que les gens vont recevoir le truc bien. Notre but, c’est de vraiment ne pas se prendre la tête. Le maître-mot de Bellecour, c’est “On s’en bat les couilles”.
Vous avez récemment produit une grosse collaboration avec Aazar, comment s’est faite la rencontre ?
Keeld : Alors c’est moi qui ai commencé à lui parler à la base. Azaar kiffait bien le délire et le projet Bellecour. De là, il nous a envoyé une idée.
Tony Romera : On a kiffé le délire, il n’avait pas l’habitude de faire la house donc on s’est finalement retrouvé à faire une collab improbable car lui, il fait de la trap vénère. Au final on a fait de la Bass House ensemble. Ça s’est trop bien passé, on a kiffé, le mec est comme nous, il s’en fout et il kiffe juste son délire et son truc. Donc on a fait le morceau, on s’est vu à Miami, on a avancé dessus et ça s’est super bien passé. En réalité, on n’a pas réfléchi sur ce track. Autant sur certains autres morceaux, on peut réfléchir (sauf sur Bellecour), mais là ça n’a pas été le cas. Du coup tous ces trucs ça sort du cœur et on s’amuse.
En deux ans, vous avez connu une belle progression. Qu’est ce que l’on peut vous souhaiter pour le futur ?
Tony Romera/Keeld : Des grosses collabs ! Avec le boss par exemple. Mais sans parler de collabs, être supporté par des mecs comme Mr Oizo. Car c’est notre kiff, c’est des mecs que l’on suit depuis des années, et même des mecs qui sont un peu oubliés, là j’ai personne en tête, mais des mecs qui peuvent être oubliés.Notre but c’est de les faire kiffer eux et de faire kiffer les gens, on fait notre truc et ça rend heureux les gens. On a parlé avec Mr Oizo récemment. C’est énorme de pouvoir avoir une discussion avec ce mec qui est une légende. Snake qui est une légende aussi et avec qui on a eu des discussions assez longues sur la musique. Le mec a tellement une bonne réflexion sur tout ça que ça nous a fait avancé. C’est un kiff de rencontrer des personnes que l’on admire depuis des années.
Quel est le secret pour pas tomber dans la facilité d’après vous ?
Tony Romera : Faire de la merde, qu’est ce que tu en penses ?
Keeld : Totalement (rires) !
Tony Romera : C’est à dire qu’on est en studio et on ne réfléchit pas. Je te jure à chaque fois c’est du fun. On se dit “Tiens si on prenait ce truc, c’est moche” !
Keeld : Tu prends le morceau « Quinoa Vibration » sur Sans Merci, on s’est dit que personne allait nous le prendre, on a fait un break avec du Hard-Rock et après, on est parti en vrille.
Tony Romera : Je tiens à préciser qu’effectivement personne ne nous l’a pris et on a été obligé de le sortir nous-même sur Sans Merci car aucun label n’en voulait. C’est de la merde en fait ça veut dire (rires). On fait du Hard-Rock, on met un lead plus UK Garage un peu chelou donc on s’est vraiment dit que personne n’allait kiffer. Mais nous on kiffait car c’était chelou, on s’est bien amusé on s’est pas pris la tête et on la sorti.
On se retrouve à l’Electrobeach où vous jouez/avez joués sur la mainstage ? Qu’est ce que ça représente pour vous ?
Tony Romera : C’est que du bonheur ! C’est que de l’amour ! (rires) Non, c’est beau, on n’aurait pas cru faire tout cela ensemble. Quand on a commencé le projet à deux, c’est pas qu’on y croyait pas du tout mais en fait, on s’en foutait, on a fait ça pour s’amuser vraiment. On a absolument pas réfléchi et au final ça se passe super bien. Et maintenant, on se retrouve à l’EMF, avec je sais pas combien de personnes devant, avec des looks de « c*ns », on se fait un gros délire et les gens s’identifient grave à ça.
Quels sont vos projets pour la suite ensemble ?
Keeld : On va tout arrêter, qu’est-ce que tu en penses ?
Tony Romera : Moi j’arrête ! (rires) Moi j’en ai marre !
Keeld : On a de beaucoup de morceaux qui arrivent, de très belles collabs. On laisse les choses venir tranquillement. Aussi des remixs, des edits. Après, il y a pas mal de trucs nouveaux dans notre set, à écouter, et voilà. On prend notre temps et on s’amuse.
Merci d’avoir répondu à nos questions. Un dernier message à faire passer ?
Bellecour : CHOUKAR !
Réalisation : Valso / Préparation : Valso, Ben Altet & isaguyx / Retranscription : isaguyx & So’ / Montage : So’
Une réflexion sur “Interview : Bellecour”