Interview : Ofenbach

A l’occasion de la sortie de leur titre « Katchi », nous avons été invités dans les locaux de Warner Music afin d’interviewer Ofenbach. De ce nouveau single à leurs inspirations, retrouvez l’intégralité des réponses du duo ci dessous :

Salut Ofenbach, pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?

Bonjour, nous sommes Ofenbach. Un duo de musique électronique originaire de Paris, composé de César Laurent de Rummel et de moi même, Dorian Lauduique. On se connait depuis très longtemps maintenant.

C’est la question de base du site… Quelle est votre définition de la musique électronique ?

Dorian : C’est avant tout un grand mélange de genres.

César Laurent : Alors oui c’est un grand mélange de genres, et même le mouvement le plus moderne dans la musique. La dernière évolution musicale.

On se retrouve ici dans les locaux de Warner pour vous interviewer… On peut dire que vous avez connu une ascension assez fulgurante. Comment vivez-vous cela ?

Dorian : On est vraiment super content. Le fait de voir que notre musique marche auprès d’un grand nombre de personnes, c’est assez satisfaisant car cela fait déjà un long moment qu’on fait de la musique. Ca permet aussi de faire de la musique tous les jours, se lever le matin et en faire 24 heures sur 24 tout simplement. Le fait d’en faire son métier permet de vivre de sa passion au quotidien et c’est aussi pour cela que l’on est vraiment heureux de ce qui nous arrive.

A quel moment vous êtes-vous dit : “Il faut qu’on fasse de la musique ensemble” ?

César Laurent : Hyper vite ! Je me souviens, on s’est rencontré en 6ème donc on était vraiment des gamins. On devait avoir onze ans. Je faisais un peu de piano et Dorian faisait de la trompette à ce moment là et il me disait au téléphone “Il faudrait trop que l’on monte un groupe un jour, qu’on apprenne la gratte, qu’on apprenne à chanter”. Cela partait du fait que son père avait un groupe de rock quand il était jeune et il s’éclatait déjà, donc on voulait avoir l’expérience d’un groupe de rock. On a monté pleins de groupes quand on était plus jeune. Pendant un moment, j’étais batteur et il était chanteur donc  on avait ce point de départ là. On a toujours fait un peu de musique ensemble, après c’était plus ou moins bien mais on en a toujours fait.

Dorian : On a toujours été passionné par la musique mais c’était plus un hobby… Quoi que, c’était quand même plus qu’un simple hobby car on adorait vraiment ça, on y consacrait beaucoup de temps.

César Laurent : Mais on y croyait un minimum ! On voyait des gens qui montaient des groupes “juste pour le délire”, qui considéraient ça uniquement comme un délire et qui voulaient faire autre chose à côté. Mais nous on y croyait, on rêvait de ça !

Vous venez récemment de sortir votre nouveau single “Katchi”, ce titre se démarque avec ses sonorités très particulières. Pouvez-vous nous en parler ?

Dorian : C’est un titre qui sonne un peu comme des vieux titres des années 50 ou 60, c’est ça qu’on adorait avec « Katchi » : ce côté un peu vintage tout en restant cohérent avec ce qu’on avait sorti avant, « Be Mine » était un titre assez rock, assez bluzzy. Donc là aussi, avec « Katchi », on reste dans ce style assez bluzzy/Rock’n’Roll. On recherche vraiment une cohérence sonore autour du projet Ofenbach, ça nous tient vraiment à cœur.

Quel sentiment voulez-vous procurer au public avec “Katchi” ?

César Laurent : On voulait motiver les gens car c’est une musique qui rend plutôt heureux, il y a énormément de légèreté dans cette chanson-là. On souhaitait faire danser les gens, les rendre heureux. Mais avant tout, les chansons comme “Katchi” permettent, même si ça peut paraître prétentieux, de rééduquer les gens à des styles plus vintages, plus anciens. Et là on a vraiment du Rock des années 60 combiné à de l’électro, justement pour remettre d’actualité certains styles qui sont un peu oubliés.

Dorian : Ca peut vraiment permettre à des générations un peu plus jeunes qui n’auraient pas eu l’occasion d’écouter ces styles de s’ouvrir et de les découvrir.

Que ça soit “Be Mine” ou “Katchi”, on peut clairement constater un mélange de deep house avec du rock, comment en êtes vous arrivés à mélanger ces deux styles ?

Dorian : Justement, le fait d’avoir réussi à mélanger ces styles là nous a pris beaucoup de temps, on s’est beaucoup questionné. On est passé par plusieurs morceaux avant d’arriver à vraiment inclure le rock dans la musique électronique. Par exemple, pour mélanger les deux styles, tu peux prendre une musique rock qui tourne entre 120 et 130 bpm, tu mets un kick et une snare, la basse électronique puis tu rajoutes des guitares slidées et un peu de distorsion sur la voix. On a beaucoup trituré les logiciels de productions, ça nous a pris pas mal de temps. C’est vrai que mettre des éléments organiques dans la musique électro, ça avait déjà été fait mais nous on voulait pousser le procédé encore plus loin en « cradifiant » un peu le son.

César Laurent : Je pense que ce qui nous a beaucoup aidé, c’est le fait d’être instrumentiste. Comme on vous le disait, on a déjà eu des groupes de rock donc on comprenait déjà la logique du rock. Je pense qu’il n’y a pas énormément de producteurs qui auraient pensé à ça, ou qui n’en avaient tout simplement pas l’envie car ils ont une autre logique de composition. Il y a beaucoup de producteurs qui ont appris sur des logiciels, alors que nous c’est une démarche secondaire la MAO. On a appris à la musique en jouant des instruments puis on a appris à la transcrire dans les logiciels.

Du coup, quelles ont été les influences rock dont vous parliez ?

Dorian : On adore les Stones, Supertramp, AC/DC, Led Zeppelin c’est clairement nos groupes préférés, on est vraiment très classique. Je pense que l’on peut aussi dire merci à nos parents qui ont toujours écouté beaucoup de rock, que ça soit mes parents ou ceux de César. C’est vraiment des influences qui viennent de l’enfance.

César Laurent : Tous les grands groupes de rock du monde nous ont aidés à façonner ce qu’est aujourd’hui notre identité musicale.

Petit Biscuit, Kungs, Mome ou encore vous même, on peut dire que la France a de très belles années devant elle. Comment pouvez-vous expliquer cette apparition presque soudaine de jeunes talents français ?

César Laurent : Je pense que c’est un phénomène assez français, il y a eu la French Touch et il y a souvent des mouvements qui se créent, où les gens sont assez proches en plus. Il s’était passé ça avec toute la team Ed Banger, et là on ressent un petit peu ça avec le mouvement dont vous parliez, d’autant plus que c’est peut être le style de musique qui s’exporte le mieux venant de la France donc ça motive aussi les jeunes. C’est pour ça qu’on a tous été aussi éduqué par des grands DJs français ou par des groupes de musique électronique français que ce soit Etienne de Crécy, toute la team de Busy P avec Boston Bun, Justice avec de l’autre côté Daft Punk, que tout le monde respecte au niveau mondial, il y a Cassius aussi. On est donc né aussi avec ces groupes et artistes-là. Avoir de tels artistes dans son pays est quelque chose de vraiment motivant et c’est même une chance par rapport à d’autres pays qui n’ont peut être pas cette richesse musicale.

Dorian : Je dirais pas que c’est un style mais plutôt une famille vraiment française, une nouvelle génération d’artistes qui émergent en ayant tous un style un peu particulier. C’est vraiment juste une famille française de jeunes talents électro.

Cet été , vous avez fait une multitude de performances dans de nombreux clubs et festivals, vous allez vous produire sur le continent nord américain lors d’une tournée en décembre. Vous qui avez beaucoup d’affection pour les USA, c’est un rêve qui se réalise ?

Dorian : Pour tous les producteurs, ou du moins la majeure partie, de musique électronique, il y a le rêve de jouer aux Etats-Unis. Il y a des gros festivals, c’est un gros pays, tu bouges pas mal et tu vois beaucoup de paysages différents. Nous c’était vraiment un rêve depuis le début, surtout qu’on a toujours écouté de la musique américaine.

César Laurent : La découverte d’un nouveau continent c’est quand même un rêve. Il y a les Etats-Unis mais on aimerait aussi aller en Asie par exemple. C’est vachement excitant de se dire qu’on va aller à l’autre bout du monde et découvrir une culture différente.

Dorian : Même si on est déjà allé aux Etats-Unis, quand c’est pour ta musique c’est autre chose. On y est déjà allé plusieurs fois, c’est un pays qu’on adore, on s’y sent bien là bas. C’est un pays où il y a pas mal de personnes qui veulent devenir artiste via la musique, le cinéma ou autre.

Vous pourriez vous y installer dans le cadre d’un processus créatif ?

Dorian : Alors là oui totalement !

César Laurent : Oui je pense aussi, mais ce sera à très long terme donc ce n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Enfin, ça dépend des opportunités de carrière en vérité.

On a pu assister à votre live à l’Elektric Parc début Septembre ! Lors d’une interview que l’on a réalisée avec lui, Joachim Garraud nous a dit que ce festival pouvait servir de tremplin pour les jeunes talents… Qu’en pensez-vous ?

César Laurent : Oui c’est vrai qu’on a fait l’Elektric Park, c’était d’ailleurs hyper sympa mais concernant notre carrière, je pense que c’était plus dans la continuité de notre été. Ce n’était pas spécialement un tremplin mais je sais que comme c’est l’un des plus grands festivals électro en France, où des très grands noms de l’électro jouent, ça peut aider des talents moins connus du grand public à émerger. Même si c’était la première fois qu’on y jouait, ça n’a pas été notre cas, c’était après un été de pure folie. Mais je pense que Joachim Garraud a raison dans sa démarche. Il a déjà aidé beaucoup d’artistes par le passé, il est passionné par ce qu’il fait, il a envie d’entendre tous les DJs qu’il aime bien et de suivre toutes les nouveautés.

Dorian : On a d’ailleurs été flatté d’avoir été invité par Joachim Garraud, car il a quand même écrit pas mal de chansons qui ont aidé la french touch à grossir et c’est un super producteur.

A la fin de votre set, Joachim Garraud a expliqué au public présent que vous deviez partir rapidement du festival car vous aviez deux autres dates dans la journée, comment arrivez-vous à gérer ce rythme effréné ?

Dorian : Effectivement cette journée était un petit peu particulière car on a joué à l’Elektric Parc, puis on a prit un taxi moto qui nous a amené à l’aéroport pour prendre un avion vers l’Allemagne pour le deuxième show de la journée. Et depuis l’Allemagne, on a repris un avion direction l’Italie pour le dernier show de la journée. C’était la première fois que l’on faisait autant de dates dans la même journée, c’était assez exceptionnel et énorme : une super expérience.

César Laurent : C’était un grand marathon, c’est rigolo à faire une fois de temps en temps mais tous les jours à ce rythme c’est compliqué.

Durant vos différents lives en club ou en festivals, avez-vous un moment ou un lieu qui vous a particulièrement marqué ?

César Laurent : Il y a trois dates qui m’ont particulièrement marqué, Les Francofolies de la Rochelle, où il y avait une ambiance incroyable. C’est l’un des plus grands festivals français, on était ravi d’être booké sur ce festival, en plus sur la mainstage. Il y a eu aussi une date au Théâtre Antique d’Orange qui m’a marqué, c’était assez incroyable et invraisemblable de jouer dans un tel lieu chargé d’histoire. La troisième, c’était à la Villa Médicis à Rome où on était aussi hyper flatté d’être booké là bas car c’est un lieu tellement chargé culturellement parlant. Il y a énormément d’artistes depuis Napoléon qui s’y sont installés durant un ou deux ans afin de développer leur art, que ce soit dans la peinture, sculpture ou musique. Donc c’était vraiment un honneur pour nous de jouer là bas, et ça montre que la musique électronique commence à se faire une place, même si cela a mis du temps, dans la culture, à être reconnu comme un art à part entière. C’était hyper intéressant.

Dorian : On adore jouer dans des endroits un peu particuliers, c’est vrai que de jouer à la Villa Médicis ça n’arrive pas tout les jours. Ils font pas beaucoup de soirées où il y a des DJs donc c’était assez dingue effectivement. Après il y a aussi le public qui fait tout pour moi, cet été on a eu la chance d’avoir quasiment que des publics vraiment à fond et qui nous donnait de l’énergie.

Quels sont vos projets à venir ?

Dorian : « Katchi » le nouveau single vient de sortir, c’est tout frais donc on va le laisser un peu vivre sa vie tranquillement et ensuite on sortira un 3ème single avant l’album qui sortira l’année prochaine, on peut vous le garantir. Après on ne sait pas si ce sera avant ou après l’été 2018, on aimerait avant mais ce n’est pas encore sûr donc on verra.

Merci d’avoir répondu à nos questions. Un dernier message à faire passer ?

Dorian : Merci à vous déjà, et merci aux lecteurs de Valliue de lire et de soutenir la musique électronique.

César Laurent : On a hâte de vous faire découvrir notre album, même s’il va falloir être un peu patient.

Réalisation : Isaguyx / Préparation : Wag, Valso, So, Isaguyx et Ben Altet / Retranscription : So

Credit Photo : ALM

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