
A l’occasion de la Koalition Hardcore Edition organisée par Karnage le 17 janvier dernier, nous avons réalisé une interview de la figure montante de la scène Uptempo actuelle, notamment connu pour son titre « Crispy » : The Dark Horror !
Salut The Dark Horror, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Je m’appelle Kenzo, je fais de la musique depuis 7 ans maintenant, je produis et je mixe.
C’est la question de base du site… Quelle est ta définition de la musique électronique ?
Ahhh… Je pense que c’est la musique qui te fait le plus vibrer, on va dire comme ça. En gros, tu peux écouter un peu tous les styles de musique que tu veux, chacun son choix aussi, mais je trouve que c’est la musique qui te fait le plus monter, la plus kiffante, niveau sensations, frissons, tout ça.
Aujourd’hui, tu es sur des labels tels que BKJN ou Triple 6 Records. Décris-nous un peu comment tu en es arrivé là !
Peut-être il y a un an et demi, deux ans maintenant, je sortais des tracks juste comme ça sur Triple 6 Records et DRS a essayé de me faire un peu monter, me faire signer sur son label. Et un tout petit peu après, j’ai signé sur BKJN. Il m’a un peu aidé.
Qu’est-ce qui t’a fait décoller ? Qui a fait que tu es passé de chez toi à une grosse scène par exemple ?
C’est beaucoup la production, mon style personnel de track je pense aussi. Il y a beaucoup de gens qui peuvent aimer ou ne pas aimer, c’est normal. Ouais, beaucoup les productions, le style que j’ai.
Le dernier album que tu as sorti en décembre devait paraître sur Partyraiser Recordings, pourquoi ça ne s’est pas fait ?
Comment dire… J’avais déjà envoyé des messages à DRS, il me répondait pas, il doit avoir beaucoup de messages. Partyraiser m’a fait un mail où on discute de soirées etc, et il m’a proposé de sortir mon album chez lui. On a fait les démarches, j’ai signé les contrats Masters Of Hardcore, Partyraiser Recordings. Le jour où j’ai sorti l’artwork, Junot (ndlr : DRS) l’a vu, et a réagi en fait, en disant à Partyraiser que c’était pas possible car j’étais un artiste exclusif à Triple 6 Records, c’est ça qui a tout bousculé.
Tu crées des kicks brutaux, dont un qui apparaît majoritairement au début de tes musiques. Ton style étant reconnaissable parmi tant d’autres, est-ce primordial de se différencier des autres pour se faire un nom dans le milieu ?
Chacun a un peu son style, moi je suis à l’aise car j’ai l’habitude de faire mes tracks dans ce style-là, après j’essaie toujours de changer un peu le délire. Mais quand tu as ton style, tu as ton style, tu vois. Après c’est aussi quand tu mixes, comment tu joues tes tracks, sur le moment même j’ai l’habitude de jouer mes tracks comme ça : je vais jouer des tracks d’autres personnes et les miennes, je vais les passer comme ça pour faire un break. Ça tape, puis d’un coup tu vas avoir du hip-hop, comme de la mélodie, un peu de tout… C’est varié !
Tu es considéré comme un futur grand de la scène Uptempo. Que retrouves-tu dans ce style comparé à d’autres comme l’industrial par exemple ?
Je vais te dire honnêtement, moi je sors depuis mes 15 ans je pense. Au tout départ ce n’était pas de l’Uptempo, c’était du Hardcore. Il y avait l’Indus, le Frenchcore, et le Hardcore. Au fil du temps c’est devenu de l’Uptempo. Je trouve que l’Indus c’est bien mais plus on évolue et plus l’Uptempo tend vers le plus propre. Après, tu as aussi le Raw qui est très propre, mais c’est plus lent. Je commence des fois mes sets lentement, mais j’aime bien vite progresser. Quand tu fais du Raw, tu ne peux pas progresser si vite dans l’Uptempo, c’est pour ça que moi je préfère ce style-là. C’est plus Hardcore.
Alors que tu es encore en début de carrière, tu connais une belle ascension et une certaine notoriété. Est-ce que tu t’es déjà retrouvé débordé ou perdu dans cette ascension aussi rapide ?
Non franchement, ça va, j’ai mixé à la Titanium : le festival que BKJN organisait. Pendant 3 mois avant ça j’avais pas mixé, j’avais pas été booké. Pendant ce temps là, je faisais que des tracks, des tracks et des tracks. Je suis arrivé à la Titanium, j’étais vraiment choqué car tout le monde me reconnaissait, voulait prendre des photos. Vraiment ça m’a choqué, en bien tu vois ! Mais jamais j’ai été mal de ce que je fais, ça m’a pas bousculé car quand je suis avec les gens, je suis chill tu vois. Je vais pas rester en backstage, je préfère aller voir les gens, discuter avec eux, ce qu’ils aiment dans ma musique, ce qu’ils n’aiment pas. Tu vois la je parlais avec quelqu’un qui n’aime pas ma musique. Et il me dit « pourtant t’essayes de te diversifier, tu vas dans tous les styles, et c’est bien ! Mais je n’aime pas ce que tu fais ». Mais ça m’a fait plaisir qu’il me le dise honnêtement, c’est toujours constructif.
Tu as participé à la dernière Thunderdome en tant que festivalier. On a tous vu cette vidéo avec Hard Effectz où tu savoures une de tes tracks, collé aux barrières du premier rang. Entendre des artistes de renommée jouer tes tracks dans un festival aussi emblématique, on suppose que ça donne un sacré coup de boost pour la suite ?
Franchement c’était vraiment terrible gros ! C’était quelque chose ! Quand je suis arrivé, j’aurai pas cru qu’ils allaient passer une de me tracks parce que de base, tous les sets à la Thunderdome, c’est leurs tracks ! J’ai eu la chance que F. Noize et Spitnoise passent mes tracks, vraiment ça m’a fait plaisir ! Partyraiser aussi, sur la mainstage ! Franchement c’est quelque chose de lourd, il y a pas beaucoup d’artistes dont leurs tracks sont jouées là-bas.
Tu t’y verrais mixer ?
Ouais carrément ! Mais comme je dis : step by step, je me prends pas la tête, je suis jeune en plus, j’ai 22 ans tu vois donc, on a le temps !
On se retrouve aujourd’hui à la Koalition Hardcore Edition, où jouent entre autres Rebelion, The Sickest Squad et Regain. Faire ce style d’événement en compagnie d’un aussi beau plateau te permet-il de créer de nouveaux liens amicaux ou de nouvelles relations professionnelles ?
Ouais c’est sûr ! Après c’est quand même un autre style tu vois. Genre, eux mixent du Raw, nous de l’Uptempo… On se parle en backstage, on se dit bonjour, mais ça s’arrête là. Par exemple Hatred, je les connais bien et je sais que quand on va se voir on va discuter pendant un petit temps car on se connaît, on s’est vu plusieurs fois et ils mixent dans le même style que moi.
C’est donc le style musical qui rapproche ?
Oui voilà, c’est clair que ça fait plaisir d’être sur un line-up comme ça, c’est un bon mélange.
En parlant de relations professionnelles, penses-tu que l’entraide et la solidarité sont particulièrement présentes dans la hard music ? Y’a t-il un soutient des artistes confirmés envers les nouveaux talents ?
Ouais, mais après ça dépend ! Faut quand même avoir un minimum de potentiel. On va dire que tu envoies tes tracks à un gros artiste : déjà, si il a pas envie de t’écouter, il ne t’écoutera pas. Après il y a ceux qui ont envie de t’écouter, et ils vont t’aider un petit peu, ils vont te dire « Ça faut le changer. Ça, ça ne va pas ». C’est beaucoup de travail, à force d’avoir des avis négatifs comme productifs, avec le temps tu gères tout ça. C’est clair qu’il y a de l’entraide, ils t’aident, mais pas tous ! Parce que t’es beaucoup occupé, tu produis, tu mixes, surtout si tu joues tous les week-ends, la semaine t’as besoin de te focus sur ta musique, et tu reçois déjà beaucoup de messages.
Le monde hardcore est souvent lié à la virilité et à l’agressivité. Choisir un nom de scène aussi parlant, c’est le moyen d’être en accord avec le genre musical que tu représentes ?
Ça fait quand même un petit temps que j’avais choisi ce nom, je suis parti sur ça et j’ai gardé ça en fait. J’aimais bien, je trouvais ça cool.
On voit de plus en plus d’artistes avoir leur merchandising, afin que les fans s’identifient à eux. Qu’en penses-tu ? Est-ce que c’est prévu de ton côté ?
En fait moi j’ai un site spreadshirt, où il y a mon logo et tu peux faire ce que tu veux dessus. Mais j’ai jamais trop kiffé les gens qui font ça, pourquoi ? Car c’est vraiment que pour l’argent. Après voilà, tu peux le faire. Il y a énormément de gens qui aimeraient que je le fasse, et je suis en discussion pour une collaboration avec des gens en France, sur un site officiel, pour faire du merchandising, c’est en cours !
Un peu comme Unproven, tu as l’habitude de te filmer en train de kiffer dans ton studio en faisant découvrir tes futures releases ! Est-ce important pour toi de t’occuper personnellement de la communication de tes sorties à venir ?
Ah ouais ouais, je préfère ! Après tu vois pour ce soir il y a quelqu’un qui est venu avec moi, pour faire un récap vidéo, comme c’est une grosse scène, un gros visuel etc je me suis dit : “Pourquoi pas faire un récap vidéo” ? Sinon pour mes tracks perso, c’est moi qui m’en occupe ouais.
Quels sont tes projets à venir ?
Je finis mon deuxième album de 16 tracks, je dis pas encore où est-ce que ça va être release car il y a encore quelques trucs à arranger avant ça. Après… Step by step ! Je vais mixer sur des grosses stages, j’ai déjà des festivals annoncés comme l’Intents Festival avec Partyraiser, ça c’est vraiment lourd. J’ai d’autres trucs qui sont pas encore annoncés, qui le seront bientôt et qui me font gravement plaisir car ce sont des trucs que je faisais déjà avant quand je sortais. Ça va bien se passer cette année, en tous cas j’espère !
Merci d’avoir répondu à nos questions. Un dernier message à faire passer ?
Franchement… Continuez à kiffer la musique, il faut ! C’est un truc qui se partage !
Réalisation : Lutel / Préparation : Lutel, Valso / Retranscription : Lutel