Interview Klosman

Alors que la saison des festivals touche à sa fin, nous avons été invités à nous rendre à un dernier événement avant de clore définitivement les réjouissances estivales. Nous sommes donc allés à l’Elektric Parc 2017 (un report sera bientôt en ligne) qui se déroulait à Chatou dans le département des Yvelines (78), près de Paris. A cette occasion, nous avons eu la chance de rencontrer un des piliers de la scène Electro-House française, Klosman. Retrouvez, ci-dessous, l’intégralité de notre échange :

Salut Klosman, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Alors moi c’est Klosman, ça fait 10 ans que je suis artiste DJ Electro-House. Je suis basé à Paris et j’ai monté mon label Guru Recordings.

C’est la question de base du site… Quelle est ta définition de la musique électronique ?

La musique électronique correspond pour moi à tout style de musique infusée par des sonorités électroniques donc des synthétiseurs, des rythmiques, boites à rythmes etc… Ce qui peut être de la House, de l’Electro, de la Drum&Bass, de la Deep House, enfin c’est très varié. Tout ce qui est dansant aussi pour moi.

Cela fait désormais un certains moment que tu es dans le paysage électronique français et on a pu remarquer des évolutions et changements au niveau de ton identité musicale, avec notamment un passage de “Gregory Klosman” à “Klosman”. Peux-tu nous parler un peu plus de cette évolution ?

En fait, j’avais la volonté de marquer de manière symbolique le passage de ma musique d’avant, c’est à dire Big Room/Festival à quelque chose de plus intimiste et davantage taillé pour les clubs. Donc, ça passait aussi par ce symbole de couper « Gregory » et de garder que « Klosman » pour marquer le coup.

Mi-Aout, tu as posté sur twitter un screenshot d’une de tes prods avec écrit «New track almost done, expect some nasty electro : Im Back Bitches »  Est-ce que serait le retour d’un Klosman plus incisif et plus « boucher » à la manière de « Pressure », la collab que tu avais fait fait avec Tristan Garner & Albyn Myers ?

Totalement ! En fait, j’ai toujours aimé expérimenter et explorer la musique électronique dans son ensemble, donc j’ai voulu tester des trucs un peu moins violents et je me suis bien amusé à le faire. Mais au final, ce que j’aime le plus faire, c’est des trucs qui envoient. Donc là j’ai beaucoup de morceaux, j’en ai 4 ou 5 de terminés, que je vais sortir prochainement et qui seront beaucoup plus énervés que ce que j’ai sorti récemment.

Ils sortiront sur ton label Guru Recordings ?

Il y en aura sur Guru, sur Spinnin’ et sur d’autres labels.

Alors que tu as produit “Bzzz” avec Damien N-Drix, on vous voit souvent ensemble à l’occasion d’événements. Aujourd’hui en est la preuve ! Pourrais-tu nous parler de la relation que tu entretiens avec lui ?  

Oui bien sûr ! Alors Damien c’est un mec que j’ai découvert il y a quelques années, que j’ai apprécié déjà humainement et puis également en sa qualité de producteur. Avec Guru, le but c’était aussi de mettre des gens comme lui en lumière, donc j’ai fait ses premières sorties et ça a très bien marché. Du coup je suis devenu ami avec lui et on l’est toujours aujourd’hui.

Tu as une collaboration, teasée depuis très longtemps, nommée “Porque me voy” avec ton pote Nico de Andrea, tu m’as d’ailleurs dis avant l’interview qu’elle sortirait sur SPRS. Est-ce que tu pourrais nous en parler plus en détails et nous expliquer comment ce titre est né ?

Nico c’est un bon ami à moi, c’est un mec que j’estime beaucoup, il est l’un des meilleurs DJs résidents/Warm Up et il a aussi des bonnes idées en production. Cela faisait longtemps qu’on voulait faire un truc ensemble. Du coup, il est venu dans mes studios à St-Ouen et on a cherché une idée. On a trouvé un sample d’un vieux morceau du Panama, un truc très très latino, et on s’en est servi. On souhaitait faire un morceau un petit peu original, moitié Tech-House, moitié Techno. Du coup on a envoyé ça à plusieurs labels et Spinnin’ a adoré le morceau, donc ça sort le 20 ou 22 Novembre sur SPRS.

On vient de parler de deux de tes collaborations, est-ce que d’autres sont à venir ?

On est en train de bosser une track avec Damien, qui n’est pas encore terminée, on a pas mal de trucs à bosser dessus encore. J’ai aussi une collab avec Klymvx qui sera très UK house.

En plus de ta casquette de DJ/producteur, tu es aussi le boss de ton propre label : Guru recordings que tu as fondé en 2012. La plupart des artistes avouent avoir créé leur label pour avoir plus de liberté. Est-ce également ton cas ?

Il y avait deux raisons pour lesquelles je voulais créer mon label. La première, c’était que j’avais besoin de délivrer rapidement de la musique aux fans, aux gens qui aiment la musique. Je n’avais pas envie d’attendre après les labels car parfois quand tu finis un morceau tu as 6 mois voire 1 an entre le moment où tu l’envoies au label, où tu le signes et le moment où il sort, donc tu n’es plus connecté avec ça. Moi, j’aimerais finir un morceau et le sortir presque tout de suite, c’est ce qu’avoir son label permet. L’autre point c’est que j’ai toujours voulu donner une espèce d’estrade aux jeunes producteurs et en particulier les français, mais pas exclusivement. C’est donc important pour moi de donner un coup de main comme on a pu m’en donner à l’époque.

Il commence à y avoir malgré tout un certains nombre de labels créés par les artistes et tu ne penses pas qu’il y’a un risque que cela parasite justement les sorties des morceaux ?

Historiquement, un label indépendant a pour vocation de découvrir des talents et de faire émerger des tendances. Ce qui n’est pas le travail des maisons de disque “Majors” qui, elles, vont travailler avec les labels indépendants pour faire émerger ces talents. Ils n’ont pas forcément de l’argent et du temps à investir sur des jeunes artistes et c’est donc le travail des labels indépendants. On agit comme un tampon, un filtre et c’est vraiment gratifiant de lancer un jeune artiste.

Toi qui est en haut de l’affiche depuis plusieurs années, que penses-tu de l’évolution de la scène électronique ?

Il y a deux possibilités de voir les choses. Moi je sais qu’il y a des moments où ça devient un peu merdique et un peu tout le temps pareil. Puis après je réfléchis et je me dis que l’on fait ça pour les gens, pour les rendre heureux, les faire danser en festivals. Donc au final, ce sont les gens qui ont raison, le public a toujours raison. Donc que ça colle avec ce que tu fais ou pas, c’est pas grave. Tu peux garder, toi, ta ligne de conduite mais au final il ne faut jamais oublier que tu fais ça pour les gens et que si eux ils aiment une mouvance que ça soit l’EDM, la Deep-House, la Techno, la Psy-Trance, c’est eux qui ont raison. Il ne faut donc pas forcément tout changer dans ce qu’on fait mais il faut peut être s’adapter et apprendre de ce qui existe ailleurs afin de s’enrichir culturellement et proposer des choses cohérentes, nouvelles en prenant parfois le contre pied de ce qui se fait actuellement.

En tout cas, on peut dire que la scène électronique française a de beaux jours devant elle : certains jeunes talentueux jouent d’ailleurs ce soir sur la scène “bleu blanc rouge” ! Mais… Comparé à un pays comme la Hollande, ne penses-tu pas qu’il y aurait un déficit de solidarité entre producteurs en France ?

Déjà, je pense que la solidarité chez les DJs Hollandais est une légende car moi je l’ai connu de l’intérieur pendant 5 ans avec Dirty Dutch. C’est très beau ce qu’on voit sur les réseaux sociaux mais dans la réalité ce n’est pas aussi cordial et amical que ce que l’on imagine. Il y a des fights, il y a des inimitiés, des gens qui ne peuvent pas se blairer. C’est un petit pays la Hollande, il faut savoir que DJ est le quatrième produit d’exportation des Pays-Bas donc c’est normal que ce soit si gros chez eux et qu’ils investissent à mort là-dedans que ce soit l’Etat, les labels etc… Mais en France, regarde, on a Guru, on a Pardon My French, d’autres scènes plus underground que je connais moins, donc faut pas s’imaginer que c’est la guerre et qu’on se tire tous dans les pattes. Au contraire, en France on est juste peut être moins hypocrites, les choses se disent plus.

En parallèle du DJing, on a pu voir grâce aux réseaux sociaux (twitter et snapchat) que tu avais participé notamment l’Iron Man 70.3 d’Aix en Provence ou bien encore à des tournois de Poker. Tu peux nous en dire deux mots ?

Oui, c’est important pour moi les passions annexes. Le sport, par exemple, le Triathlon longue distance comme l’Iron Man me permet de m’entrainer toute la semaine et de garder une certaine forme. Quand tu es en tournée tout le temps, tu ne peux pas te permettre de picoler en permanence, de faire la teuf, de ne pas dormir et de prendre les avions etc… Il faut donc garder une hygiène de vie. Et puis après le poker c’est cool comme activité, je suis sponsorisé par une marque qui s’appelle Winamax et je joue avec des célébrités, des comédiens ou des sportifs de haut niveau et c’est très marrant.

Merci d’avoir répondu à nos questions, un dernier message à faire passer ?

Soyez très attentifs sur mes réseaux sociaux parce que je vais sortir énormément de morceaux prochainement.

Réalisation : Isaguyx / Préparation : Valso, Ben Altet, Isaguyx / Retranscription : Isaguyx, Ben Altet

Photo : Lila Azeu / Valliue

 

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