
À l’occasion de la dernière Born To Rave organisée par nos partenaires Audiogenic à Lyon, nous avons posé quelques questions à D-Fence. De son masque atypique à sa relation avec le public français, en passant par sa volonté de s’amuser… Découvrez l’intégralité de ses propos ci-dessous :
(english below)
Salut D-Fence ! Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Salut, je suis D-Fence, le DJ et producteur Hardcore au masque aux yeux rouges. Les gens me reconnaissent grâce à mes tracks hardcore disponibles sur internet.
C’est la question de base du site : quelle est ta définition de la musique électronique ?
L’EDM est un genre de musique électronique, le plus souvent joué en boîte de nuit et caractérisé par un rythme fort et dansant.
Tu as la particularité de porter un masque stylé ! Est-ce pour garder une certaine intimité ou pour te créer un personnage dans le monde de la hard music ?
Pour répondre à cela, il faut retourner quelques années en arrière. Quand j’ai commencé à produire du “MemeHardcore” (ndlr : Du hardcore reprenant des samples de memes/phrases cultes sur internet), je suis tombé sur les contenus les plus fous d’internet. Certains étaient drôles mais certains remixes que j’ai réalisés avaient un humour plutôt noir. Le masque m’offrait l’anonymat au cas où un remix n’était pas bien reçu. C’était une forme de protection. De nos jours, c’est plus une superstition, le masque est mon porte-bonheur, il appartient au show, à mon personnage.
Lors d’une interview réalisée en 2016, tu as avoué avoir commencé la musique pour t’amuser, comme une “grosse blague”. Ton succès fulgurant t’a-t-il incité à te professionnaliser ? Ou composer est toujours un amusement pour toi ?
J’aime toujours produire du MemeHardcore. Au départ, je riais souvent, certaines de mes tracks ont un humour très basique. En dehors des memes, je pense que le Hardcore/Uptempo est cool à produire. J’en fais parce que les tracks de MemeHardcore ne sont parfois pas totalement comprises.
Ton dernier album date de 2018. À l’heure où la musique se consomme principalement sur les plateformes de streaming… Est-il plus judicieux de sortir régulièrement des singles plutôt qu’un album ?
Je n’y avais jamais pensé de cette manière. Cela dépend de la période, combien de tracks tu as de déjà prêtes. Parfois, un album peut être utile pour des musiques qui sont un peu plus vieilles mais que tu veux tout de même sortir. Je préfère travailler en singles en ce moment, mais produire un album est toujours une possibilité pour le futur.
Tes tracks proposent une grande variété de kicks et de bpm, varier les styles est-il nécessaire pour ton épanouissement artistique ?
Oh que oui !
Finalement, à quel bpm préfères-tu jouer/produire ?
180BPM, c’est là que tout a commencé pour moi.
Tu es capable de faire un track avec n’importe quel sample ! Sur Instagram par exemple, on voit que tu aimes troller et faire du second degré. Est-ce le personnage de D-Fence, ou es-tu comme ça dans ta vie au quotidien ?
C’est vraiment ma personnalité. Les gens qui me connaissent le savent aussi.
En parlant de troll, on aimerait évoquer “Wall of Bass” ! Quelles ont été les techniques utilisées pour créer le vocal ?
On a eu la chance de rencontrer le Président Donald Trump pour lui poser quelques questions … Non. C’est une technique que l’on a trouvé sur internet, une sorte d’imitateur.
On a senti une pointe de sarcasme… Est-ce important pour toi d’utiliser ton image de personnalité publique afin de sensibiliser ceux qui t’écoutent ?
Cela dépend de la situation. Le sarcasme est une arme que j’utilise souvent. Si je dis quelque chose qui va t’écorcher les oreilles, ce n’est pas censé être malpoli, seulement ma manière de te dire “Hey, tu dois écouter. Tu n’as pas d’oreilles pour rien” (ndlr : expression non traduisible littéralement). Heureusement, je n’ai eu à faire ça qu’une fois (rires).
Le 28 janvier, tu as joué au Double Mixte de Lyon pour la Born To Rave en compagnie de Mad Dog, Art of Fighters, Dither et bien d’autres. Quelle image as-tu du public français ? As-tu un souvenir particulier qui te lie avec la France ?
Oui, le public français est toujours sauvage ! Heureusement, j’ai l’occasion de jouer dans ce magnifique pays régulièrement. Les Français sont très loyaux. Ils sont également ouverts aux nouvelles choses mais quand ils entendent une track connue, ils libèrent toute leur énergie.
Les événements hard en France sont toujours rassembleurs et bienveillants. Pourtant, ce milieu est encore stigmatisé par l’Etat malheureusement (des festivals sont annulés, des clubs fermés…). Que penses-tu de cette répression ?
C’est très triste à entendre. J’ai été chanceux de jouer dans certains clubs qui sont désormais fermés. D’une certaine manière, cela m’inquiète. Notre génération et celles qui suivront auront toujours besoin d’un exutoire, surtout dans une société comme la nôtre. Interdire des soirées ou rendre l’organisation de soirées et de clubs impossibles n’aura pas un effet positif sur les nouvelles générations.
Quels sont tes projets pour la suite ?
J’ai de nombreuses nouvelles tracks à venir, dont certaines à base de memes. Vous en saurez plus, plus tard.
Merci d’avoir répondu à nos questions ! As-tu un dernier message à faire passer ?
Oui, j’ai un message pour Macron. Faites en sorte que les festivals puissent être organisés à nouveau. Cela vous aidera pour les élections.
Hi D-Fence ! Could you introduce yourself to those who don’t know you?
I’m D-Fence, the red eye masked hardcore dj/producer. People can recognize me from the internet hardcore track.
It’s the basic question of our website. What is your definition of electronic music?
EDM is a range of genres of electronic music often played in nightclubs and characterized by a strong danceable beat.
You have the particularity of wearing an awesome mask ! Is it to keep some sort of intimacy or to create a character in the hard music world?
For that we have to go back a few years in time. When I started making »memehardcore » I came across the craziest things on the internet. Some of them were funny but some of the remixes I made had quite a bit more dark humor. The mask gives me the unrecognizability in case a remix doesn’t go down well. Some kind of protection. Nowadays it is more of a superstition that the mask really belongs to the act
You gave an interview in 2016 where you admitted that you started music “as a big joke”. Did your dazzling success force you to professionalize yourself ? Or is making music still a fun entertainment to you?
I always like to keep making memehardcore. With the tracks in the beginning I had to chuckle regularly. Some tracks had very simple humor. Besides memes, I think »normal hardcore/uptempo » is also cool to make. This is because some meme hardcore tracks are not fully understood.
Your last album was released in 2018. In an era when music is mainly listened to on streaming platforms, is it more judicious to release singles regularly rather than albums less often?
I never thought about it like that. It has a bit to do with what moment you are in and how many tracks you already have produced. Sometimes an album can be useful for songs that may be a bit older but you still want to release. I happen to like working with single releases now, but an album would of course always be possible in the future.
Your tracks have a big variety of kicks and bpms. Is varying styles necessary for your artistic development?
Hell yes !
In the end, which bpm do you prefer to play and produce?
180 BPM that’s where it started for me.
You’re known for being the artist who can do a track with any sample or meme! On Instagram or in your clips for example, we see that you like to troll. Is it you personally expressing yourself or is it your character as D-Fence?
That is really something about me. People who know me know that too.
Speaking of trolling, we’d like to speak about your famous track “Wall of bass”! What techniques did you use to create the vocals?
We had the chance to meet the President Donald Trump and ask him a few questions… No. This was a trick we found on the internet. Some kind of imitator.
We sensed in it a touch of sarcasm… Is it important for you to use your public personality image to raise awareness on subjects you find important?
That depends a bit on the situation. Sarcasm is a weapon I often use. If I bite someone’s ear off, it’s not meant to be rude, but just a thing of, hey you have to listen. You didn’t get those ears for nothing. Luckily I only had to do that once hehe (joke).
On January 28th, you played at the Double Mixte of Lyon for the Born to Rave along with Mad Dog, Art of Fighters, Dither and many others. What do you think about the French public ? Do you have a memory that connects you to France?
Yes, the audience from France is always wild! Fortunately, I have often been able to play in this beautiful country. French public is very loyal. They are also open to new things. But when they hear a well-known track, they go full power.
Hard music events in France are always unifiers and caring. However, this movement is still stigmatized by the government (festivals are canceled, clubs are closed…). What do you think about the repression?
That is very sad to hear of course. I was lucky enough to play in a few cool clubs that unfortunately are no longer there. This also worries me somehow. Our generation and those that come after that will always need an outlet anyway. Especially in today’s society. Banning parties or making parties and clubs impossible will not have a positive effect on the younger generation.
What are your upcoming projects?
There are a number of new tracks coming, including a few meme tracks. More about that later.
Thanks for answering our questions! Do you have anything left to say?
Yes, to Macron. Make sure more festivals can be given again. This will help you in your elections.
Préparation : Valso, Lilou & Lutel / Traduction : Lilou / Montage : Valso & Lutel
Une réflexion sur “Interview : D-Fence”