Après sa dernière édition lyonnaise, le label Sans Merci faisait escale pour la première fois à Paris et nous y avons été conviés. Les réjouissances avaient lieu au Nouveau Casino, boulevard Oberkampf, une artère très animée de la capitale une fois le soleil couché. Nous vous proposons donc aujourd’hui de découvrir notre report de cette soirée qui a tenue toutes ses promesses.
Tony Romera, fondateur du label, délocalisait sa boucherie éphémère pour l’occasion et à la vue des artistes annoncés ainsi que du teasing de la soirée, nous avions marqué cette date d’une pierre blanche. Pour l’aider à tenir la boutique le Lyonnais a fait appel à son pote Max Mash ainsi qu’à son compère de toujours Keeld, avec lequel il forme le duo Bellecour. Nous n’avions cependant aucunes informations quant à l’identité des artistes qui allaient composer le « secret B2B » qui devait clôturer la soirée.
Nous sommes arrivés devant le Nouveau Casino vers minuit trente et à notre grande surprise il n’y avait pas de queue devant l’entrée. Habitués des soirées où il faut attendre 30 minutes voire plus avant de pénétrer dans l’événement, le fait de rentrer directement fut très apprécié. Après un rapide tour dans la salle, qui nous était jusque là inconnue, nous avons retrouvé l’hôte de la soirée avec lequel nous avons pu échanger quelques minutes et nous le remercions pour ça !
La salle
Avec une capacité d’environ 300 personnes, l’endroit est parfait pour une soirée électro, c’est bien agencé, intimiste et la sonorisation est bonne. Tous les principaux voyants étaient donc au vert pour passer une très bonne soirée ! Seuls légers bémols, le fumoir, extrêmement petit, est rapidement devenu oppressant et l’écran qui surplombait la scène faisait un peu cheap nous devons bien l’avouer.
Les sets
Le temps de faire le tour de la salle et de passer le bonjour à Tony Romera, il était déjà quasiment le temps pour Max Mash de clôturer son mix. Nous n’avons donc pas pu écouter le set assez longtemps pour juger de sa qualité. Du peu que nous avons entendu, nous avons pu nous rendre compte que la publicité n’était pas mensongère. La charcuterie lyonnaise ouvrait bel et bien ses portes et cela dès le premier set de la soirée.
Ensuite ce fut au tour de Keeld de prendre le contrôle des platines et de débuter le découpage en règle de nos mollets. Au fur et à mesure que son set avançait la salle se remplissait petit à petit ! On admet avoir eu un moment d’inquiétude quand à 1h30 la fosse n’était remplie qu’au quart de sa capacité. Mais finalement, ce n’était pas tellement le nombre de personnes présentes dans la salle qui accaparait nos esprit mais plutôt le set détonnant de Jordan Viviant Aka Keeld. Il a tour à tour joué ses propres remix de « Prophecy », « Music Sound Better With you » de Malaa et Noizu, mais aussi un Mashup particulièrement savoureux de son rework accompagné de celui de Malaa du morceau « Satisfy« de Mercer . Il a également joué une bonne partie de ses sons récemment sortis sur Confession. Mention spéciale pour le remix par Matroda du légendaire « Ghost’n Stuff » de Deadmau5 en featuring avec Rob Swire. Keeld nous confiera après son set avoir joué sa nouvelle track intitulée « Stupid« qui sortira le 10 juin sur le label de Tchami, et de rajouter qu’il avait trouvé le public parisien aussi chaud que le public lyonnais !
Il était à ce moment là deux heures et ce fut au tour de Tony Romera de montrer pourquoi la charcuterie lyonnaise est mondialement réputée. Bien aidé par une fosse désormais pleine et prête à en découdre, la soirée a clairement pris un tournant au moment où le charcutier en chef a débuté son set. Les pogos commençaient à apparaître et se faisaient de plus en plus gros à chaque drop.
Afin de maintenir le charcutage à son maximum, nous pouvions compter sur Tony pour nous jouer des petites curiosités locales comme « Viol » de Gesaffelstein, toujours aussi oppressant, ou bien opter pour une fin de set plus Américanisé avec une forte présence de trap. Son set s’inscrivant dans la plus pure lignée de ses précédentes apparitions, chaque drop étant sacrément dévastateur. Les transitions étaient sobres et techniques, ce n’était pas simplement une synchronisation Intro-Outro, ce qui rendait la prestation globale vraiment aboutie. Il a d’ailleurs profité de son set pour dévoiler certaines de ses futures releases comme la collaboration avec Kungs, dont on vous reparlera à coup sûr sur Valliue, ou bien celle avec les Delayers qui est sortie ce vendredi 1er Juin sur Confession.
Après avoir mis le feu à la salle chacun leurs tours, il était maintenant l’heure pour les deux compères, qui s’étaient rencontrés au lycée, d’allier leurs forces sous leur projet commun : Bellecour. Après avoir enfilé leurs casquettes à hélice, leurs blousons de cuire et leurs lunettes jaunes, il était désormais temps d’entrer en scène pour nous servir sur un plateau un set d’une très grande qualité. Leurs productions tels que « Everybody Goes », « She Baba », leur génial remix de Bylina ou bien encore la dernière en date « Da Vinci » en collaboration avec Aazar sont de purs régals en live ! A la fois puissants et originaux, les sons s’enchaînent et finissent de détruire ce qui restait de notre innocence. Tout comme ils l’avaient fait de manière individuelle, ils ont également dévoilés certaines de leurs futurs sorties et croyez nous sur parole ça va faire très mal !
Juste le temps de regarder notre téléphone pour la première fois depuis bien longtemps et il était déjà 4 heures. Le moment était donc venu pour le secret B2B de se mettre en place. Le patron de Sans Merci prend donc le micro et annonce au tour à tour Loge 21, Dustycloud, Badjokes, Sqwad, Koos, Asdek et Max Mash pour accompagner les deux membres de Bellecour encore sur scène. Nous qui nous attendions a voir 3/4 artistes mixer lors de ce B2B nous nous retrouvons avec un B2B2B2B2B2B2B2B2B. Et le plus incroyable dans tout ça est que, musicalement parlant, cette rencontre a été un énorme succès. Alors qu’on pouvait peut être s’attendre à un cacophonie sans nom au niveau des transitions notamment, il n’en a rien été. Les enchaînements se sont fait proprement et le tout est resté extrêmement qualitatif.
Il est désormais 5h30 lorsque pour la première fois de la soirée Tony Romera demande au public s’il ne préférerait pas aller se reposer après un festin aussi conséquent. Malgré un énorme non général, il est pour nous l’heure d’aller nous ressourcer dans un restaurant Américain bien connu de tous. Nous sortons donc du Nouveau Casino alors que le soleil se lève et il est l’heure de faire un rapide constat. Des sourires sont figés sur nos visages, nos habits sont dans un état déplorable tout comme nos corps d’ailleurs. Signe que la soirée était une franche réussite vous ne trouvez pas?