Alors que nous avions interviewé Worakls quelques semaines avant (à retrouver ICI), c’est Teho qui accepté de répondre à nos questions cette fois-ci. L’occasion pour l’artiste montpellierain de parler de son nouvel EP Feuilles d’automne, sorti sur son propre label Labo T en décembre . Il aborde également l’origine de sa musique et ses projets à venir. Retrouvez ci-dessous l’intégralité de notre interview exclusive :
Bonjour Teho, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Salut, j’ai 26 ans, je suis producteur de musique à la fois électronique et acoustique, et je joue sur scène en format live uniquement.
C’est la question de base du site… Quelle est ta définition de la musique électronique ?
C’est de la musique créée à partir d’instruments électroniques, comme les synthétiseurs, boites à rythme, et même sur ordinateur de nos jours. Mais pour moi, ça a un sens de liberté totale, c’est infini, on peut tout créer avec les instruments électroniques.
Quand as-tu commencé à produire ?
Aux alentours de 2007/2008, à la base, c’était un de mes meilleurs amis Tran (avec qui j’ai produit beaucoup de tracks) qui m’a montré FL Studio. On passait des heures à faire les cons avec, sans vraiment savoir ce qu’on faisait. De fil en aiguille, on a commencé à maîtriser le truc puis plus tard on est passé sur Ableton Live.
A l’instar de nombreux artistes français comme N’to, ta musique est mélodique, captivante, mélangeant parfaitement le son électronique avec les sonorités des instruments acoustiques. Comment qualifierais-tu ta musique ? Que cherches tu as transmettre aux personnes qui t’écoutent ?
C’est difficile de dire ce que j’essaie de transmettre en général, des émotions sûrement, faire ressentir quelque chose au public. Mais chaque morceau a une émotion différente suivant l’humeur dans laquelle je suis au moment où je le compose ou en fonction de ce qui se passe dans ma vie.
Après, au delà de cela, j’écoute beaucoup de styles de musique et c’est vrai que j’aime bien essayer de mélanger les genres, ou même les textures de sons électroniques/acoustiques. Et puis tu as parlé de N’to, je le suis depuis des années, on s’est rencontré en 2011 lors d’un de mes premiers gigs avec lui, suite à ça, il m’a beaucoup aidé et influencé dans mes choix artistiques.
Tu viens tout juste de sortir ton nouvel EP « Feuilles d’automne ». Cet opus est très cohérent : les trois morceaux nous transportent littéralement comme si nous étions en pleine journée d’automne, à regarder par la fenêtre les éléments se déchaîner. Raconte-nous en quelques mots ce qui se cache derrière cet EP, le processus créatif, comment tu es arrivé à ce résultat bluffant ?
Chaque morceau a sa propre histoire, mais pour résumer, tu as raison, Feuilles d’Automne est un morceau que j’ai enregistré au début de cet automne, de mon studio, je voyais le vent secouer les feuilles dans tous les sens par ma fenêtre. C’était juste avant un gros orage, l’épisode cévenol, ils appellent ça. L’idée de base était de mettre une guitare avec beaucoup de delay qui me donne l’impression d’envolée ou de suspension comme les feuilles dehors. De là est venu Feuilles d’Automne.
Il y a quelques mois maintenant, tu as lancé ton propre label « Labo T », d’où est issu ton dernier EP et le précédent « Together ». On peut en savoir plus sur celui-ci ? Tes motivations avant de le créer, tes attentes, l’origine du nom…
Au départ, j’avais envie de créer une plateforme où je pouvais être libre de faire exactement ce que je veux mais aussi promouvoir d’autres artistes que j’affectionne mais qui ont un style propre à eux. Chaque label a un peu une direction artistique qu’il suit, nous on veut essayer de faire un label ouvert à beaucoup de styles du moment que ça nous parle, qu’il y ait des émotions, une histoire, de la beauté… Il y a déjà quelques artistes qui nous ont officiellement rejoints, In-DikA, Reig, Mashk, et aussi des remixers tels que THe WHite SHadow, ou encore Clawz SG. A côté de ça, plein de choses se préparent mais je ne peux pas trop en parler encore. Et puis pour le nom c’est simple, je me suis toujours dit qu’il fallait tenter des expériences, comme dans un laboratoire, donc Labo + Teho = Labo T.
Tu as joué récemment à la Villa Rouge de Montpellier, tandis que cet été tu as mixé dans des festivals aux Pays-Bas. En mai prochain, tu seras près de chez nous à l’Insane Festival. Quel est ton meilleur souvenir sur scène ? Où rêverais-tu de mixer ?
J’ai tellement de bons souvenirs en soirée, mais bon je vais en dire un récent: cet été au festival All We Want, et plus particulièrement avec La Rêve, à la fin de mon set, ils m’ont tous chanté une chanson en mode supporters de foot « Teho bedankt, Teho bedankt, Teho, Teho, Teho bedankt! » ce qui veut dire merci en hollandais. J’ai halluciné, mais c’était bien kiffant! Après il y a énormément d’endroits où j’aimerais jouer mais je préfère laisser l’avenir me le dire, on a souvent de bonnes surprises. En tout cas, impatient pour l’Insane!
Un artiste qui t’inspire ? Une collaboration qui te ferait kiffer ?
Il y a un peu plus d’un an, j’ai découvert Olafur Arnalds, un compositeur islandais de nouvelle musique classique, un peu comme des BO de films. Sa musique me fascine, elle est tellement calme mais à la fois intense, l’émotion est super forte, ça me donne des frissons à chaque fois. Il m’inspire énormément de plus qu’il a aussi un autre projet plus électronique qui s’appelle Kiasmos, que j’adore aussi.
Une collaboration avec lui? Dans mes plus beaux rêves seulement! (rires)
Que penses-tu de la scène électronique actuelle, notamment avec la présence de l’EDM ?
Je pense qu’en règle générale, elle se porte plutôt bien. Certes, parfois on entend des annulations, ce qui est triste mais au final, on trouve quand même de tous les styles à écouter, de gros festivals en tout genre. Et puis, j’ai rien contre ce qu’on appelle l’EDM, j’aime pas ça mais ça, ça n’engage que moi, mais si les gens vont à ces soirées ou écoutent cette musique, c’est qu’ils aiment ça. Et en plus EDM, ça veut dire Electronic Dance Music, moi j’ai l’impression de faire de la musique électronique pour danser, donc ça ne veut plus rien dire aujourd’hui je pense.
Pour finir, quels sont tes projets pour la suite ?
Là, début 2017, il y a l’EP de remixes qui va sortir, après je vais me reconcentrer au studio, je travaille une nouvelle technique de live et puis toujours produire de nouveaux morceaux. J’ai aussi quelques sorties sur d’autres labels qui arrivent aussi et à côté de ça, on bosse toujours sur Labo T avec les nouveaux artistes qui arrivent. J’ai aussi plein d’envies mais on verra ce qui se concrétise.
Une réflexion sur “Interview Teho”