
Ca y est ! Pendulum a sorti son 4e album studio, « Inertia ». Le premier depuis la réunification du groupe. On vous explique pourquoi c’est un évènement de taille, avant de vous livrer notre analyse de l’album.
Très peu de groupes auront autant marqué la scène Drum & Bass que Pendulum. Fondé en 2002 en Australie par Rob Swire, Gareth Mc Grillen et Paul « El Hornet » Harding, Pendulum s’est très vite imposé comme l’une des figures de proue d’un mouvement alors encore en plein développement.
En moins de 10 ans d’existence, le groupe a sorti trois albums (« Hold Your Colour » en 2005, « In Silico » en 2008 et « Immersion » en 2010), écrit de très nombreux tubes planétaires (citons « Watercolour », « Blood Sugar », « Tarantula » ou encore « The Island, pt.1 »), et conquis toute une communauté de fans hardcore.
Après une longue pause du groupe et de son projet live – les DJ sets étant maintenus sous la houlette d’El Hornet – et la naissance en parallèle de Knife Party – né des inspirations EDM de Rob Swire et Gareth Mc Grillen – Pendulum repointe progressivement le bout de son nez.
D’abord en 2016 avec leur retour surprise en live à l’Ultra Music Festival de Miami, en 2018 avec l’album de remixes « The Reworks », leurs concerts « Trinity » puis l’EP « Elemental » (2021), leur première production en 10 ans.
Dernièrement, Pendulum a augmenté le nombre de ses apparitions en live – en collaborant notamment avec UKF – ainsi qu’intensifié leur rythme de sorties. Alors qu’il y a quelques années, un nouvel album n’était encore qu’un doux fantasme nourri par la nostalgie des fans les plus loyaux, cela est donc désormais une réalité.
« Inertia », l’album tant attendu qui grave dans le marbre le retour de Pendulum
Sorti le 22 août dernier, « Inertia » est le 4e album studio de Pendulum. C’est surtout le premier album du groupe depuis « Immersion » (2010), qui avait précédé sa séparation deux ans plus tard.
Dans « Inertia », Pendulum présente en réalité l’ensemble de ses productions depuis son retour « officiel », en 2021. L’album s’ouvre sur « Driver », sorti sur l’EP « Elemental », avec un superbe clin d’œil à « Immersion ». Vient ensuite « Come Alive », puis l’explosif « Save The Cat », choisi comme single pour annoncer la sortie de l’album.
Première exclusivité d’ « Inertia » : la track « Archangel », un petit bijou Dancefloor DnB aux airs de « Witchcraft ». La 5e track de l’album n’est autre que « Nothing For Free », qui à l’époque était le premier morceau annonçant le retour du groupe. « Cannibal », avec le groupe d’Electronicore britannique Wargasm, symbolise quant à lui la volonté assumée de Pendulum de s’ouvrir à des influences héritées de l’univers Metal.
On notera la continuité choisie de l’album, avec un premier interlude intitulé « Constellations », qui ouvre « Halo », en collaboration avec les géants du Metalcore Bullet For My Valentine. On retrouve également « Louder Than Words », avec les légendes de la Liquid DnB Hybrid Minds, sorti lui aussi il y a déjà 4 ans. Après le très agressif « Napalm », avec Joey Valence & Brae, on découvre un nouvel interlude très spatial et « Pendulum-esque », « The Endless Gaze ».
Suivent ensuite « Guiding Lights » (avec AWOLNATION), autre exclusivité de l’album, à l’écriture très audacieuse et efficace ; « Colourfast » ; le très sombre « Silent Spinner » ; « Mercy Killing » avec l’artiste Rap metal Scarlxrd ; puis l’excellent « Cartagena », à la très forte charge émotionnelle.
Un album évènement…mais inégal
Après plusieurs écoutes d’ « Inertia », notre analyse penche vers plusieurs constats, certains éminemment positifs, d’autres plus mitigés.
Premièrement, on ne peut que se réjouir du retour au premier plan d’un groupe aussi légendaire que Pendulum. 15 ans après un déclin, suivi d’une séparation, la bande à Rob Swire continue à véritablement renaître de ses cendres. Avec un album, des tournées de concerts , une nouvelle direction artistique…Ne boudons pas notre plaisir : très peu d’ados des années 2000 qui ont grandi aux airs des « Blood Sugar », « Tarantula » ou « Propane Nightmares », ont vibré devant leurs passages légendaires au Glastonbury 2009 ou à la Brixton Academy auraient pu parier sur un retour aussi consistant.
Autre point positif, comme déjà évoqué : l’ouverture du groupe à des influences autres que purement Drum and Bass. Dans « Inertia », on retrouve beaucoup de collaborations, avec des artistes reconnus issus de genres diversifiés. Pendulum reste fidèle à son univers, mais continue d’expérimenter. Comme c’était le cas dans « Immersion » et ses collaborations avec In Flames, Liam Howlett de The Prodigy, ou encore Steven Wilson du groupe de Rock progressif Porcupine Tree.
Cependant, un point vient noircir le tableau : « Inertia » ne comprend que 6 nouveaux morceaux, qui ne figuraient pas dans les deux EP précédents. En comptant les 2 interludes, cela ne nous fait que 8 morceaux dans un album qui en compte 16. C’est peu, et ça donne surtout une impression de remplissage, que l’album a un peu été fabriqué de toutes pièces. Soit, supposons que cela venait d’une volonté de marquer le coup et d’annoncer le retour définitif du groupe sous forme d’un projet à part entière. Si « Inertia » devrait plaire aux auditeurs qui suivent Pendulum de loin, il pourrait par contre décevoir ses fans les plus assidus…
On attend en tout cas avec beaucoup d’impatience ce que le groupe nous réserve dans les prochaines années !
