Juste après son set sur la mainstage de l’Elektric Park, Damien N-Drix nous a rejoint en zone presse afin de nous donner ses premières impressions du festival. C’était également l’occasion de nous parler de son parcours et de ses projets à venir. Voici l’intégralité de notre interview :
Salut Damien, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Je m’appelle Damien, j’ai 27 ans, bientôt 28. Je suis DJ/producteur et je suis du sud de la France, je viens de Marseille.
C’est la question de base du site… Quelle est ta définition de la musique électronique ?
C’est très vaste selon moi, parce qu’il y a plusieurs types de musiques électroniques. Il y a des sous genres comme la trap, la house, l’electro etc. Pour moi, c’est avant tout une musique qui apporte beaucoup d’énergie et qui permet, lorsque jouée dans des lives/DJ set, de faire des choses superbes et de partager avec le public.
Tu as sorti avec STV “Let It Ring” sur Spinnin’, peux tu nous en parler ? D’où est venue l’idée d’utiliser ce fameux bruit d’interférence ?
En fait, j’avais une date sur Béziers dans un club qui s’appelle “L’usine à gaz” et on a décidé avec mon pote Vincent, qui habite à côté et qui a un super studio, de faire une collaboration. Donc on commence le projet, on arrive à faire tout le morceau mais il nous manquait un lead. J’avais justement dans un coin de la tête depuis un moment cette idée de sample donc je lui ai soumis l’idée. On a essayé, on a posé le sample et ça a collé directement et en une nuit le morceau était bouclé.
Spinnin’ représente l’une des plus grosses entreprises du monde électronique ! Quel sentiment ça fait de signer dans cette compagnie si réputée ?
A vrai dire, j’ai toujours voulu signer là-bas mais j’ai jamais trop envoyé mes précédents morceaux car je savais qu’il en fallait un vraiment fort, qui se démarque des autres pour que ça se fasse. Ce n’est pas que je ne croyais pas en mes morceaux, mais je savais qu’il manquait un côté “marketing” à ces derniers.
Tu as considéré que c’était LE morceau à envoyer ?
Exactement, c’était pour moi le morceau à envoyer à Spinnin’. Lorsqu’on a fini « Let It Ring » avec ce bruit de téléphone connu du monde entier, je me suis dis que ça pourrait coller avec les attentes d’un tel label. J’ai tenté ma chance, on a envoyé la piste et quelques mois après le label m’a dit que c’était bon et qu’ils le signaient.
Une collaboration avec Oliver Heldens a été annoncée, peux-tu nous en parler ?
Bien renseigné ! En vérité, tout part encore une fois de Let It Ring. Je le vois jouer mon titre et du coup je lui envoie un message sur Twitter pour le remercier. Suite à ça, il m’envoie son adresse mail pour que je lui envoie tous mes morceaux. Je lui en envoie une douzaine, il en télécharge pas mal et en retient notamment deux : un pour le sortir sur son label et un pour faire une collab’. C’est juste incroyable car Oliver Heldens c’est un exemple, et il est vraiment dans le style musical vers lequel je souhaite me diriger. Ça fait vraiment plaisir.
Plutôt en mode Oliver Heldens ou Hi-Lo du coup ?
Je pense Oliver Heldens, après je ne sais pas vraiment. On en est encore au stade où je viens d’envoyer les stems, il n’a pas encore bossé dessus. Peut-être qu’il va partir sur un délire un peu plus underground en mode Hi-Lo, on verra bien.
Pour ta collaboration avec Klosman intitulée “Bzzz” ! D’où vient ce titre original ?
Alors c’est très débile. On cherchait le titre, à la base on voulait mettre “OM – PSG” parce qu’il est pour Paris et moi pour l’OM mais on ne pouvait pas vraiment faire ça. En plus toute la journée dans le studio, il y avait une mouche qui nous avait empêché de bosser, du coup on a choisi “Bzzz”, je sais pas si c’est mieux mais en tout cas on trouvait ça marrant.
On vous a d’ailleurs aperçu à plusieurs reprises ensemble cet été, est ce que tu pourrais nous parler de la relation que tu entretiens avec lui ?
Pour être honnête, il y a 5 ans c’était comme mon maître, je voulais vraiment faire ce qu’il faisait. Aujourd’hui c’est devenu un vrai pote, il dort à la maison, je dors chez lui. On a vraiment un lien fort en plus on est dans la même agence donc on s’entend super bien et tant mieux.
C’est bien ça, qu’un artiste français un peu plus âgé et confirmé s’associe avec un artiste avec un peu moins d’expérience.
Ouais c’est clair, il est de bons conseils en plus. Il a une autre vision du business que moi puisque il y est depuis un moment. Moi j’arrive je suis un peu foufou et de temps en temps il me donne des conseils et me recadre bien.
Tes sons sont de plus en plus supportés, il y a notamment GTA, Dillon Francis et Oliver Heldens justement. N’as tu pas l’impression que ta carrière commence à prendre beaucoup d’ampleur ces derniers temps ?
Je ne veux pas dire que je suis en train de décoller. Je veux juste dire que ça me fait plaisir de voir que le travail paie car ce n’est pas toujours le cas dans ce métier. Voir que ton morceau est joué dans le monde entier par les plus grand DJs du monde, c’est vraiment plaisant car tu te dis que tu n’as pas bosser pour rien. Après, est ce que je décolle ou pas, c’est à moi de bosser mais en tout cas il y a des choses qui se passent autour de ce titre là (ndlr : Let It Ring) et de la signature sur Spinnin. Ça a eu comme conséquence pour moi d’avoir une visibilité à “l’international” et plus uniquement française. C’est que du positif, vraiment.
C’est le sentiment du travail bien fait c’est ça ?
Voilà, je bosse. Parfois ça paie, parfois non. Mais quand ça paie, j’essaye de vraiment en profiter à fond.
Nous avons interviewé Joachim Garraud il y a quelques semaines. Lors de ce moment passé ensemble, il t’a mis en avant à plusieurs reprises. Etre soutenu par l’un des pionniers de la scène électronique française, c’est plutôt bon signe non ?
Complètement. Comme lorsque les grosses têtes d’affiches jouent mes sons. Joachim, quand je commençais et que j’avais 16 ans, j’étais sur son forum qui est devenu culte d’ailleurs. On envoyait tous nos Myspace et nos prods. Avec Joachim on s’est retrouvé en Espagne au Springbreak au Pacha, je mixais juste avant lui, il m’a attrapé et m’a dit “mec, j’suis complètement fan de tout de ce que tu fais, je joue tous tes morceaux, je veux que tu sois à l’Elektrik Park “. Ça m’a fait très chaud au cœur car comme je te disais je le suis depuis tout petit, c’est Joachim Garraud quoi ! Je suis allé le voir à l’époque à Aix-en-Provence, avec ma famille, parce que je n’étais pas encore majeur, pour le “ZeMixx 100” au Club 88. Aujourd’hui, je ne peux que le remercier de m’avoir donné la chance de jouer sur cette scène. C’est vraiment que du positif et j’en profite à mort.
C’est vraiment un pionnier dans ta culture musicale ?
Complètement ! A l’époque, il était très avant-gardiste vis à vis de ce qui se faisait. Je me souviens, c’était le seul à faire des intro avec des points cue, c’était le seul à avoir des vidéos et des concepts de malade ! Il a vraiment beaucoup apporté à la scène électronique française et même internationale.
Il nous a d’ailleurs avoué que l’Elektric Park servait souvent de tremplin pour les futurs grands… Mais, pour toi, que représente ce festival ?
J’ai pris une claque monumentale, il y avait vraiment beaucoup de monde ! Alors, pour être honnête, j’ai eu un petit peu de pluie mais les gens étaient là et ça ne les a pas dérangés. J’ai pris un pied énorme. Si ça a été le tremplin pour certains DJs, j’espère que ça pourra l’être aussi pour moi. Ça représente beaucoup parce que, qui n’a pas entendu parler de l’Inox ou de l’Elektrik park aujourd’hui ? Se retrouver sur la mainstage en plus, ça fait vraiment plaisir.
Mis à part la collaboration avec Oliver Heldens, quels sont tes plans pour la suite ?
Alors au niveau production solo, je vais avoir un EP qui sort sur Spinnin avec deux morceaux : “Turn It Up” et “Wings”, ça sort le 11 novembre. En collaboration, il y a Oliver Heldens mais aussi GTA. Bon après, c’est pas encore fini on doit encore travailler dessus ensemble. J’ai plusieurs collaborations qui arrive mais l’événement phare, c’est l’EP le 11 novembre avec deux titres déjà supportés par pas mal de DJs.
On a pris l’habitude de parler d’un club avec qui l’on est partenaire : l’Opium Club. On sait que tu connais bien la maison ! Alors, quelques mots à dire à propos de ce club ?
L’Opium j’ai pu y jouer deux fois, c’était vraiment cool. Le patron de l’opium fait vraiment un gros travail. Je pense que c’est un exemple pour tous les clubs français, parce qu’ils font venir des DJs de tous les horizons, c’est cool parce qu’il n’y a pas tout le monde qui connaît et ils font découvrir des DJs. A chaque fois que je vais là-bas, je vois les gens très heureux et pas se plaindre, ce qui est assez rare pour être souligné. Je pense que ce club a vraiment une identité et tant mieux pour eux, pour la ville de Toulouse, je suis vraiment heureux d’avoir pu y mixer.
Des grosses dates de prévues prochainement ?
Là ce soir on va à Lyon pour le Loft Club. On fait une belle rentrée, on a eu l’Elektrik Park du coup, on enchaîne sur la Techno Parade à Paris. On a plusieurs autres grosses dates qui arrivent. Je reviens d’une tournée en Chine, c’était incroyable. J’ai pas toutes les dates en tête, mais en grosse date, il y a la Techno Parade.
Merci d’avoir répondu à nos questions, un dernier message à faire passer ?
Si vous êtes vraiment passionnés par la musique, sachez que moi à l’âge de 16 ans je ne connaissais rien je me suis lancé et aujourd’hui il m’arrive des choses plutôt cools ! Tout ça pour dire, croyez en vous, en ce que vous faites, faites ce que vous aimez et j’espère que ça marchera pour vous. On se croisera peut être bientôt en festival ou en club !
Réalisation : Isaguyx / Préparation : Isaguyx, Valso, Ben Altet, Wag / Retranscription : Ben Altet, Isaguyx
Crédit photo : Lila Azeu / Valliue
Une réflexion sur “Interview : Damien N-Drix”