Invités à I Love Techno Europe 2016 qui a eu lieu samedi dernier (notre report bientôt en ligne !), nous avons pu en prendre plein les oreilles, et rencontrer du beau monde ! Parmi les artistes que nous avons croisés, Worakls a gentiment accepté de répondre à nos questions après sa performance live (qui, au passage, a été au top) ! Il nous a, entre autres, parlé de la musique de cinéma ainsi que de son prochain album. Retrouvez ci-dessous l’intégralité de notre interview :
Salut Worakls ! Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Mon nom de scène est Worakls, et mon vrai nom c’est Kévin Rodrigues. j’ai 28 ans et je fais de la musique depuis 25 ans maintenant (ndlr : oui, il a commencé à l’âge de 3 ans !). Je produis un style de musique qui est électro-techno orchestral, symphonique et mélodique.
C’est la question de base du site… Quelle est ta définition de la musique électronique ?
A la base, la musique électronique était un mouvement et un nouveau style musical. Je pense qu’aujourd’hui par contre, elle a tellement évolué que c’est devenu la base de tout. C’est à dire que même un artiste qui va faire de la pop, il utilisera un peu de musique électronique. Et c’est souvent la base de la musique actuelle on va dire.
C’est vrai, il y en a beaucoup qui répondent ça !
Beh ouais, regarde par exemple le hip-hop : c’est clairement de la musique électronique. Pas dans le sens où on l’entend genre de la house, de la techno etc, mais c’est clairement des mecs qui utilisent les mêmes logiciels que nous, qui ont les mêmes problématiques que nous et qui font le même boutot. Je pense donc qu’aujourd’hui il y a de la pop électro, du rock électro et du jazz électro. C’est ça qui est beau : la musique électronique est devenue un support, une chose à part entière sans pour autant perdre son côté culturel.
Que cherches-tu à faire ressentir à tes fans à travers ta musique ?
Le côté qui m’intéresse le plus et qui me touche le plus est le côté mélodique et émotif. J’essaie de mélanger la musique de film et la musique électronique. Je suis passionné de musique de films, et à la fois je trouve que dans la musique de films il y a pas assez de « pep’s » et c’est dommage. Des fois c’est pas du tout le cas hein ! Personnellement j’ai pas besoin de rythmique électronique pour que ca me donne de l’énergie. Mais je pense que la force de la musique électronique est sa puissance et son énergie. Et à la fois, la force de la musique de films est son émotivité. J’aime bien lier les deux parce que je pense qu’il y a quelque chose d’intéressant là dedans.
Justement ! Ton style de musique épique et orchestral fait penser à de la musique de cinéma. Est-ce qu’on t’a déjà proposé de participer à de la production de musique de films ou à un autre projet télévisuel ?
Bien sûr ! Déjà, mes morceaux sont de plus en plus utilisés dans des émissions sans avoir écrit pour ça, et ça me fait plaisir parce que j’aspire à ça en fait. Donc oui effectivement, on m’a proposé plusieurs fois de faire des musiques de films. D’ailleurs là, je suis en train d’écrire la musique d’un deuxième court-métrage, et j’adore ça. Vraiment, je le ressens aussi au niveau de l’inspiration, c’est à dire que quand je travaille avec de l’image, j’ai une inspiration instantanée. Je pourrais te faire 15 morceaux sur la même scène ! Donc ouais vraiment j’adore ça et j’aspire à ça. La scène, c’est trop grisant pour moi. Je pourrais pas l’arrêter, mais j’aimerais effectivement faire une espèce de transition où je ferai moins de scène, où mes tournées seraient un peu plus serrées et avoir un peu plus de temps pour faire plus de morceaux, de musiques de films. Ca me passionne, et je pense qu’avec l’âge je peux encore me permettre de me balader dans les aéroports toutes les semaines! Mais plus tard, me poser car à 40 ans et avec des enfants je pense que c’est pas la même problématique et t’as pas non plus la même énergie, tu récupères moins bien etc. Donc voila, j’aimerais vraiment faire ça par la suite : pas oublier la scène mais évoluer vers ça.
Peux-tu nous raconter comment tu as rencontrer N’to et Joachim Pastor, ainsi que la naissance de votre label Hungry Music ?
Je vais commencer par Joachim, parce qu’on s’est rencontré il y a un milliard d’années grâce à un pote commun. On se parlait un peu, mais sans plus. On faisait des musiques qui étaient assez différentes à l’époque., mais lui était déjà dans la mélodique. Et N’to, on s’est rencontré au moment où je commençais vraiment à faire de la mélodique, dans le biais d’un festival où on jouait tous les deux. On a bossé ensemble, on s’est hyper bien entendu. Joachim aussi, mais on s’était jamais rencontré en face à face. On a bossé ensemble quelques années, puis on s’est dit « c’est con parce qu’on a un style de musique qui plaît aux gens je pense, il y a un vrai public qui nous suit, mais aucun label nous ressemble vraiment ». On en avait marre de recevoir des réponses comme « on adore ce morceau, mais il ne colle pas à notre ligne directrice, changez-ci ou changez-ça ».
Vous aviez donc besoin de liberté !
Voila, parce que la liberté n’a pas de prix. Et si le public nous suit, c’est qu’il faut faire comme ça. On a voulu se faire confiance. Et au moment où on créé le label, Joachim nous a envoyé des morceaux et a donc été à la toute base de la création du label, ce qui est bien parce qu’on a du coup été tous les 3 unis dès le début. Même si l’idée à la base était sans Joachim, le fait qu’il ait été là au début fait que c’est son label aussi, donc c’est cool.
C’est pas la première fois que tu es booké à I Love Techno, que penses-tu de ce festival ?
C’est pas la première fois, mais c’est la première fois que j’y joue ! (rires)
C’est bien pour ça que j’ai dit « booké » ! (rires)
Ouais c’est vrai qu’il y a eu un petit problème il y a deux ans (ndlr : l’édition 2014 a été annulée quelques heures avant l’ouverture des portes). Ça s’était très très bien terminé au Break Club pour nous, pour Hungry Music. C’était génial, on a eu un super accueil. Les gens sont venus, ils étaient peut-être… Je sais pas, 1 300 000 tu vois ! C’était trop bien. Ce que représente I Love Techno ? C’est un très gros festival pour moi. C’est un peu spécial pour moi d’y jouer parce que j’entends des gens dire « Ouais Worakls c’est pas de la techno » ! Chacun ses goûts mais effectivement je fais pas de la techno, mais je pense que c’est bien que la musique électronique soit ouverte. En tout cas, je suis très fier de faire partie d’un festival aussi prestigieux que celui-là, et c’était génial donc y a pas de regret !
Ton dernier EP « Mellotron » est sorti il y a maintenant 6 mois, peut-on s’attendre à un album prochainement ?
Ouais ! Je suis en train de l’écrire, tout simplement. En fait j’ai essayé plusieurs fois de l’écrire, mais à chaque fois j’ai été coupé par des projets. Une année c’était un film, l’autre c’était parce que je mettais en place l’Orchestral le « Worakls Orchestra », ensuite un jeu vidéo… Enfin il y a eu plein de choses ! Mais là cette année c’est la priorité absolue, même si entre temps j’ai encore été coupé par un film, mais ça reste quand même une priorité pour moi parce que je pense qu’il est temps. Ça fait 8 ans que je fais de la musique électronique je crois, et effectivement on me le demande beaucoup. Même moi j’ai envie, faire des EP c’est cool mais l’accomplissement d’un album c’est quand même différent.
En parlant de ça, doit-ton s’attendre à d’autres lives du style « Worakls Orchestra » ?
Grave ! En fait, je prévois de faire quelques Orchestras pour la tournée de l’album et le reste de la tournée en « band ». Donc avec les musiciens avec qui je travaille régulièrement, parce que je préfère travailler avec des instruments plutôt qu’avec des machines. Des producteurs préfèrent faire l’inverse, mais moi je suis plus côté instrumental, d’enregistrer mes truc etc. Même mes maracas, même si je suis pas un vrai percussioniste je préfère. Du coup là où je pourrais faire des Orchestras j’en ferai. Je pense en faire dans les grandes villes : Paris, Lyon, Marseille, Amsterdam, Cologne, Berlin…
Et pas Toulouse ? On est de Toulouse nous !
Toulouse ? Why not ! Toulouse j’adore y jouer ! Après je sais pas si j’aurai la possibilité. La ville est assez grande, mais est-ce qu’il y aura assez de public pour faire ça ? Je sais pas mais en tout cas je le ferai partout où je pourrai. Mais là où je pourrai pas, je ferai du band. Sachant que les musiciens du band seront quoiqu’il arrive présents à l’Orchestra aussi.
Que penses-tu de la scène électronique actuelle, avec la présence dominante de l’EDM ?
Je pense qu’il y en a pour tous les goûts. Moi personnellement, j’aime pas du tout l’EDM. Mais ça ne m’empêche pas par exemple d’être pote avec des artistes qui en font. Bon, on se voit pas tout le temps mais on s’apprécie, on boit un verre ensemble. Tu vois, ça empêche pas. C’est pareil aussi de l’autre côté, par exemple je m’entends bien avec des artistes plus underground qui font absolument pas la même chose que moi. Je pense qu’il en faut pour tous les goûts, et il y a un temps pour tout. Dans une soirée, la même personne pourra autant apprécier venir me voir, qu’aller voir d’autres artistes ou je sais pas. Selon ton état ou ton humeur, tu peux apprécier différents styles. Donc l’EDM moi personnellement j’aime pas du tout, mais je respecte les gens qui en écoutent.
Tu vois, moi j’en écoute ! (rires)
Tu en écoutes ? Ma copine aussi des fois elle en écoute. Enfin de petite EDM, on dirait de l’électro-pop. Moi je déteste et je la fais chier quand elle en écoute (rires), mais vraiment je respecte, chacun ses goûts c’est cool.
Merci d’avoir répondu à nos questions ! As-tu un dernier message à faire passer ?
Je vous fais des bisous (rires) et à bientôt !
(Un grand merci à So’ d’avoir aidé à préparer l’interview, à Théo d’avoir filmé pour retranscrire. Dédicace à Oce-B, « on t’a attendue » comme a dit Worakls !)
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