Interview Lewis Cancut

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Pour vous, on a posé quelques questions au producteur australien Lewis Cancut. On y parle entre autres du matériel utilisé ainsi que de sa collaboration avec le géant Diplo. Découvrez par vous-même :

Salut Lewis ! Peux-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ?

Salut. Je m’appele Lewis Cancut et je suis un producteur de musique australien.

C’est la question de base du site .. Quelle est ta definition de la musique electronique ?

Et bien en fait ce n’est plus tellement une question si basique. Il fut un temps la definition de la musique electronique était vraiment très simple puisqu’elle provenait juste de l’électricité. Quand tu écoutes les albums des pionniers de la musique électronique comme Tomita, Raymond Scott, Kraftwerk ou Cluster, tu peux les entendre moduler le flow des electrons en une forme musicale. Cette musique, de differentes facons, est tres proche de la nature, parce que l’électricite est une force fondamentale de la nature. A l’inverse, par exemple du piano qui est un instrument tres artificiel. Cependant, la plupart des musiques, dont la mienne, devraient plutôt être référence comme une « Musique d’ordinateur ». Cela dépend toujours des électrons. Mais plutôt que de bouger avec fluidité, ce sont de géantes formes de nuages de 1 et de 0 qui peuvent indiquer diverses choses tel que des « 909 Hi-Hats »(son de percussion) ou des « Water drop ».

Tes musiques sont fortement basée sur les rythmes de percussion, et d’imposants sons de basses. Comment pourrait-on appeler le type de musique que tu fais exactement ?

La presse appelle ca généralement la Tropical Bass. Personnellement je m’en moque, bien que je trouve ce therme tres limité. Il y a une abondance de nouvelles musiques sur internet qui sont percussives et euphoriques, et j’aimerais prendre part à ce nouveau monde. Actuellement, je m’intéresse a l’Azonto, Soca, J-Pop, Qgom, Kwaito, 3Ball, Kuduro, K-Pop, Baile, Gime et d’autres scènes, parce qu’ellent partagent des traits communs et qu’elles sont actuelles.

Quels artistes t’ont influencé ?

En gros : Kraftwerk, Ryuichi Sakamoto, Bernard Parmegiani, Tomita, Mix Master Mike, Pretty Tony, Yasutaka Nakata, Kyary Pamyu Pamyu, Michel Redolfi.

Plus recement : Holly Herndon, Seiho, Ryoji Ikeda, Sophie MSMSMSMSM, DJ Nigga Fox, Dotorado Pro, and Fatima Al Qadiri.

Une question de la part de tous les fans de production ! Quel matériel utilises-tu pour créer tes sons ?

J’ai un synthetiseur Modulaire que j’utilise beaucoup pour créer des son Raw. Il y a d’autres synthétiseurs que j’utilise pas mal egalement comme les SH101, MicroKorg, Juno 6, MS20. Tout cela est édité et arrangé avec le logiciel Ableton.

Il y a quelques mois,  tu as sorti le morceau « Systems » sur le label NLV, de la très reconnue Nina Las Vegas. Peux-tu nous en dire un peu plus sur la scène électro australienne?

Nina est un avantage absolu pour la scene musicale australienne. Elle a tout changé indeniablement pour le mieux. Peut-être que nous sommes nous connecte parce que nous ressentons tous les deux quelque chôse de manquat a la scène d’ici. Elle vient juste de lancer son label pour se concentrer sur les nouveaus sons émergeants en Australie et je suis tres excité d’en faire partie. Les autres artistes Swick, Air Max ’97, Stricface et moi-même sommes très optimistes pour le fait que cela marque le début d’une nouvelle scène ici.

Tu es a l’origine du single « Dat a Freak » avec Swick, TT The Artist and Diplo, sur Mad Decent ! Peux-tu nous parler de cette rencontre ?

Swick est un de mes amis proches et on se retrouve quasiment toutes les semaines en studio. Nous avons tous les deux un fort intérêt pour la nouvelle musique. Ca pourrait paraître simple mais a Melbourne, c’est en fait plus commun pour les gens de faire de la musique rétro (80’s acid house, 60’S saoul, 90’s Hiphop). Mad Decent a demandé à Swick de faire un morceau et on a rapidement fait une démo de « That a freak » que Diplo nous a ensuite aidé à finir et nous a mis en contact avec T.T The Artist. C’est un morceau qui est vraiment d’avantage né sur internet que dans un studio. Jennifer Lopez s’est retrouvée à prendre le beat pour « Booty » feat. Iggy Azalea, et ça a été la première fois que je voyais ma musique atteindre un public aussi large. Ca m’a fait realiser que ce qu’on faisait pouvait être de la pop musique avec quelques ajustements simples. C’est ce qui représente l’histoire moderne de la musique et d’internet. La distance entre un téléchargement gratuit sur soundcloud et un single d’un label major est maintenant vraiment mince.

Tu as la reputation de beaucoup bouger et de te produire souvent dans les clubs. Quelle a été le moment qui t’a le plus marqué ?

En toute honnêteté, c’est en partie une décision économique. Je mixe beaucoup chaque week end et je voyage de plus en plus, ce qui finance le temps que je passe en studio. C’est également une maniere d’amener directement les nouvelles musiques aux gens. Le DJing était et est toujours un entraînement musical. Regarder les gens réagir à la musique chaque semaine dans les clubs m’a appris que les morceaux ont besoin d’avoir un niveau critique de pression et de masse pour marcher.

Bien avant tout ca, vers la fin de mon adolescence, j’oeuvrais dans des soirees underground avec un pote. il y avait de tout, groupes Punk, DJs, live techno, c’était une scène complètement ouverte. Ca me manque ce genre d’ouverture et de liberté qu’on ne retrouve plus maintenant dans les clubs, pour lesquels la musique est juste un package pour vendre de l’alcool. A la fin, quand ces soirées sont devenues plus importantes, j’ai senti que des problemes légaux allaient arriver, alors on a arrêté. Tout ca me manque beaucoup.

Peux-tu nous parler de l’évènement « Tokyo Red Bull Academy » de 2014 ?

Ca a été une super experience, j’ai rencontré énormément de personnes avec lesquelles j’ai reussi à rester en contact. D’avoir juste deux semaines pour se concentrer juste sur la musique dans un environnement où tout le monde était ouvert aux nouvelles idées, aux nouveaux sons, aux nouvelles formes d’écoute, c’etait super. Maintenant, on vit juste la musique comme une marchandise conditionnée. Le RBMA fut une chance de voir d’autres personnes oeuvrer dans les studios, voir comment ils travaillent, à quel genre de problèmes ils font face.

Es-tu deja venu en France ? Que penses-tu de l’univers électronique francais ?

Oui mais j’avais seulement 8 ans, donc pas d’experience en club. Mais j’ai vraiment de bons souvenirs de la très bonne gastronomie et de personnes fort sympathiques. J’espère revenir bientot. Il y a tellement d’artistes incroyables en france en ce moment comme Teki Latex et Orgasmic de Sound Pellegrino, French Fries, Bambounou, Antinote Recordings. Ca ne me surprend pas, la France a énormément contribué à ce qu’est la musique moderne avec le travail de Pierre Schaeffer, Bernard Parmegiani parmi tant d’autres.

As-tu des projets en préparation ?

Je travaille avec l’artiste de pop japonaise Tigarah en ce moment, j’en suis très content. J’espère que ça sortira rapidement l’année prochaine. Un nouveau projet pour l’un de mes labels préférés, Enchufada Record, arrivera bientôt.

Merci d’avoir répondu à nos questions, c’était un plaisir ! Un dernier message à faire passer ?

Allez voir et écouter Warp’s CARGAA series, Enchufada Records et Principe Discosde nouvelles musiques venant de Lisbonne qui vont vous en mettre plein la vue.

(Propos recueillis et traduits par Valliue)


L’interview originale ci-dessous :

– Hello Lewis! Can you introduce yourself for the people who don’t know you?
Hello, yes. My name is Lewis CanCut and I’m an Australian music producer.
– This is the basic question of the site … What is your definition of electronic music?
Well, actually this is no longer such a basic question. There was a time when the definition of electronic music was very simple, as in it was music made from electricity. When you hear the records by early electronic music artists such as Tomita, Raymond Scott and even Kraftwerk or Cluster, you can hear them shaping the flow of electrons into a musical form. This music in many ways was very close to nature, because electricity is such a fundamental natural force, unlike for example the piano which is a very artificial instrument. Now though, most music including my own might be better referred to as « computer music ». It still relies on electrons, but instead of moving fluidly they are form giant clouds of 1’s and 0’s which point to things other than themselves, such as a 909 hi-hats or water drops. This music can be thought of as made up of sonic markers or memes.
– The sounds are based on percussions and rhythms with big basses. But what type of music do you do exactly?
Press releases usually call it Tropical Bass. I don’t mind, but I think this name is limiting. There is an abundance of new music on the internet which is percussive and euphoric and I would like to be part of this new world. Right now i’m interested in Azonto, Soca, J-Pop, Qgom, Kwaito, 3Ball, Kuduro, K-Pop, Baile, Gime and other scenes, because they all share common traits and are happening right now.
– Which artists have influenced you?
Generally; Kraftwerk, Ryuichi Sakamoto, Bernard Parmegiani, Tomita, Mix Master Mike, Pretty Tony, Yasutaka Nakata, Kyary Pamyu Pamyu, Michel Redolfi.
More recently though; Holly Herndon, Seiho, Ryoji Ikeda, Sophie MSMSMSMSM, DJ Nigga Fox, Dotorado Pro, and Fatima Al Qadiri.
– A question from all fans of production! What equipment do you use to make your sounds?
I have a modular synthesizer which I use a lot now for creating raw material. There’s other synthesizers that I use a lot as well such as SH101, MicroKorg, Juno 6, MS20. Everything is then edited and arranged with Ableton.
– There are some days you realized the title « Systems » (that I love) on the label « Australian », of the highly recognized Nina Las Vegas. Can you tell us more about the electro movement in Australia?
Nina is an absolute asset to the Australian music scene. She has changed everything, undoubtably for the better. Maybe we connected because we both felt there was something missing in the club music scene here. She has just started her own label to focus on new sounds coming out of Australia and I’m excited to be part of that. The other artists include herself, Swick, Air Max ’97, Stricface and we’re all optimistic this will mark the beginning of a new scene here.
– You released the single « Dat a Freak » with Swick, TT The Artist and Diplo, on the Mad Decedent Record! Can you tell us about this meeting ?
Swick is a close friend of mine and we meet in the studio almost every week. We both have a strong interest in new music, which might sound simple but in Melbourne it’s actually more common for people to make retro music (80’s acid house, 60s soul, 90s hip hop). Swick was asked by Mad Decent for a release and we had an early demo of Dat a Freak, which Diplo then helped us finish and put us in contact with TT. It’s a track which was really born on the internet rather than a studio. Jennifer Lopez ended up licensing the beat for « Booty FT Iggy Azalea » and that was the first time I saw my music reach a much broader audience. It made me realize what we had been doing could be pop music with just a few simple adjustments, which is the modern story of music and the internet. The distance between a free soundcloud download and a major label single is very small now.
– They say you move a lot and you play in many clubs. What was your best time for you and why?
In all honesty, partly it’s an economic decision. I DJ at lot every week and increasing I travel, which both funds my time in the studio and is also a way to bring new music to people directly. DJing was and still is my musical training, watching people respond to music every week in clubs taught me that tracks need to have a critical level of pressure and mass to work.
Before all this though, when I was in my late teens I ran warehouse parties with a friend. We would have everything from punk bands, DJs, live techno, spoken word, it was a totally open format. I miss that kind of openness and freedom which is now missing clubs, for which music is just a stimulus package to sell more alcohol. In the end, as these parties got bigger I felt like it was becoming more legally problematic so we stopped. I miss them very much though.
– Can you tell us about the event « Tokyo Red Bull Academy » of 2014?
That was such a good experience, I met so many people who I’ve managed to stay in contact with. Just having two weeks to focus only on music in an environment where everyone else really open to new ideas, new sounds and new ways of listening was really good. Usually we just experience music now as a packaged finished commodity, but the RBMA was a chance to see other peoples processes in the studio, how they work, what problems they face.
– Have you ever been to France? What do you think of the French spirit on electro?
Yes, but I was only about 8 years old. No club music experiences that time but I do have great memories of good food and friendly people. I hope to come back soon. There’s so many amazing artists from France right now such as Teki Latex and Orgasmic from Sound Pellegrino, French Fries, Bambounou, Antinote Recordings. This is not surprising to me, France has made an enormous contribution to modern music going back to the work of Pierre Schaeffer, Bernard Parmegiani among many others.
– Do you have projects in prep?
I’m working on music with Japanese pop artist Tigarah at the moment which I’m really excited about. Hopefully that will be out early next year. Also new music for my favorite label, Enchufada Records is coming soon.
– Thank you for answering our questions, it was a pleasure! A final message to convey?
Please go and listen to Warp’s CARGAA series, Enchufada Records and Principe Discos. New music from Lisbon will blow your mind.

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